L’empreinte carbone  du numérique  peut être réduite dès la conception du matériel, en modifiant les usages ou en recyclant le matériel informatique.  A l’inverse, le numérique peut aussi être utilisé pour lutter contre les dommages écologiques. C’est le champ de l’IT for Green.

L’impact du numérique fait partie d’une longue chaine qui part de l’extraction des métaux rares jusqu’à la mise au rebut du matériel en passant par l’utilisation des logiciels, des réseaux et des datacenters fortement sollicités par le cloud. Ainsi, 4 % du rejet des Ges (Gaz a effets de serre) et 10 % de la consommation mondiale d’électricité sont dus à l’écosystème numérique, soit plus que l’aviation civile. Le Green IT  (ou informatique écoresponsable)  vise à minimiser l'impact négatif de l’IT, depuis la conception jusqu’à l’utilisation des équipements informatiques. Point essentiel, la seule phase de fabrication est responsable pour moitié de l’impact environnemental des équipements informatiques.

A l’autre bout de la chaîne, la possibilité de réparation, le réemploi et le recyclage des matériaux permet d’améliorer grandement le bilan carbone global des institutions et des entreprises. Le rapport de mars 2021 de Shift Project  «Impact environnemental du numérique : tendances à 5 ans et gouvernance de la 5G » est particulièrement éclairant sur cette thématique. 

L’étape de conception et fabrication responsable commence à être prise en compte par des sociétés comme Altyor qui conçoit et fabrique  des objets connectés. Côté recyclage, la plateforme Save Maket achète les vieux équipements aux entreprises, élimine les produits obsolètes et vend le reste sur des places de marchés ou en direct. 

IT for Green : les solutions des acteurs du numérique pour améliorer le bilan carbone

L’éditeur français Mega qui accompagne  ses clients dans leurs projets de gouvernance et de transformation, rappelle que le numérique peut aussi être force de proposition  pour contrer les impacts négatifs de l’IT. Leslie Robinet,  Service Director chez MEGA International, précise le champ de l’IT for green. « Il s’agit d’un sous-périmètre de l’« IT for Good », qui est une démarche plus globale utilisant le numérique dans un objectif de réduction de l’empreinte économique, écologique et sociale d’une activité. On parle alors d’informatique au service de l’environnement. C’est le cas par exemple du moteur de recherche Ecosia, qui plante des arbres lors des recherches internet, de l’application Carbo, qui établit le bilan carbone d’une organisation, de l’outil Microsoft Sustainablity Calculator pour piloter l'impact de ses plateformes cloud, ou encore de l’add-on navigateur web The Great Suspender, qui ne rafraîchit plus les pages internet non-consultées. »

Pour Leslie Robinet, la balle est désormais dans le camp des entreprises de l’IT « Quant à l’IT for Green, c’est aux spécialistes de l’informatique d’imaginer et de construire les solutions utiles à la préservation de l’environnement, à la réduction de l’impact environnemental des activités humaines ou toute autre action favorable en matière écologique. »

Au final, il faut aller au-delà d’une simple démarche de marketing et communication écologique pour s’engager dans une démarche résolue et efficace de tous les acteurs du numérique.