80% des entreprises françaises ignorent si les DEEE, les déchets d’équipements électriques et électroniques, sont pris en charge en interne et dans quelles quantités.
Il y a encore une dizaine d’années, le Green IT avait une signification dans les entreprises, au sein des ‘boards’, et vis-à-vis des actionnaires et investisseurs. Depuis, la crise a fait des ravages, et beaucoup d’entreprises ont freiné sur leurs démarches durables, quand elles ne les ont pas tout simplement mises au placard !
Selon une étude de l’Alliance Green IT, qui a sondé 559 entreprises et organisations françaises, à l’évocation des déchets d’équipements électriques et électroniques, les DEEE, une entreprise sur deux reconnaît ne pas bien connaître cette règlementation. Et elles ne sont pas plus nombreuses à savoir qu’il existe des solutions pour recycler les DEEE.
Ainsi, lorsqu’elles évoquent le recyclage, cela se traduit pour 40% d’entre elles par se tourner vers les déchèteries. Pourtant, elles ne peuvent ignorer que ces dernières ne sont pas autorisées à collecter leurs déchets… à moins que ce ne soit les salariés qui s’y rendent ?
Conserver, vendre, détruire, céder ou donner ?
Paradoxalement, même si ils ignorent massivement ce qu’ils font de leurs déchets, un responsable d’entreprise sur deux se montre capable de distinguer les solutions de recyclage : la vente, la destruction, la cession et le don. Une connaissance qui leur sert peu puisqu’ils ne les pratiquent pas, ou si peu…
En réalité, il apparaît que les entreprises ne sont pas de si mauvaises gestionnaires de leurs équipement qu’on pourrait l’imaginer. Elles stockent peu de matériel opérationnel non utilisé, moins de 8% de l’ensemble de leur matériel opérationnel. Et encore cela concerne principalement les PC, les écrans plats, les tablettes, les souris et claviers, et les vidéo-projecteurs, que des équipements qui sont largement exploités.
Les écolabels… pardon, les quoi ?
10 % seulement des entreprises françaises interrogées sont capables d’indiquer qu’elles utilisent du matériel eco labellisé. Et encore, elles ne sont que la moitié de ces mêmes entreprises à être capables de citer l’écolabel utilisé, et encore moins à indiquer combien d’équipements sont concernés.
Nous noterons que le label Energy Star est le plus cité, un relatif plébiscite qui doit certainement beaucoup à sa présence massive sur les équipements informatiques.
La RSE est loin d’occuper la place qu’elle mérite !
Dernier point décevant de l’étude de l’Alliance Green IT, la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) est elle aussi à la peine. Par exemple, 76% des entreprises interrogées ne font pas appel à un fournisseur issu de l’économie sociale et solidaire. Et 22% affirment tout ignorer de ce domaine.
Plus grave pour leur business, elles sont 62% à ignorer le poids de la RSE dans la notation des appels d’offre émis. Elles vont jusqu’à 20% à estimer que ce critère n’a pas de valeur dans les réponses aux consultations ! Résultat : 76% des entreprises ne font jamais appel à des fournisseurs issus de l’économie sociale et solidaire.
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