Les cas d’usage de l’IA agentique dominent dans le domaine de l’IT, de la cybersécurité et du développement informatique. Mais l’efficacité de ces agents autonomes dépend du niveau de maturité technologique des entreprises et de la formation du personnel dans ce domaine.

Infosys, acteur mondial du conseil dans le numérique, plaide pour un usage accru de l’IA agentique dans une vaste étude sur l’efficacité de ce type d’IA. Pour rappel, ces IA autonomes, dérivés des modèles d’IA générative, ont notamment la capacité d’effectuer des tâches métiers complexes et de collaborer avec d'autres IA. Gartner avance qu’en 2033, un tiers des organisations feront appel aux agents IA qui ne représentent à ce jour que moins de 1 % des usages.

Eu égard à l’augmentation prévisible de la puissance des agents autonomes d’IA, il faut préciser que ces outils posent des enjeux spécifiques tels que le choix des données, leur qualité, leur conformité aux règlementations. Ou encore la sécurité des informations. Comme pour toute technologie naissante, il est prudent de débuter par des cas d’usages restreints et de bien délimiter les risques.

Premier bémol, Infosys indique que seules 16 % des entreprises ont mis en place une gestion du changement et la formation des salariés en matière d’IA. Cela montre le décalage béant entre la maturité technologique des équipes face à la puissance d’une intelligence artificielle autonome. Et Infosys de préconiser la mise en place d’un comité de gouvernance IA afin de réduire les risques et d'améliorer la responsabilité. Il est permis de douter que toutes les entreprises le fassent.

L’IT domine parmi les cas d’usages

Dans le graphique, plus d'un tiers (38 %) des répondants mentionnent, dans la catégorie IT, operations and facilities, les exemples de la gestion des incidents et de la billetterie, les processus orchestrés par l'informatique et l'automatisation des bâtiments intelligents. Vient ensuite la catégorie de la cybersécurité qui semble beaucoup plus prometteuse suivie
du développement.

Source : Infosys

Parmi les autres cas d’usage, les services financiers sont l’unique secteur dont la performance IA est légèrement inférieure à la moyenne avec 22 % des réponses. Ce plus faible résultat s’explique par les contraintes légales telle la règlementation européenne DORA et par les défis liés à la mise à niveau de la gestion des données.

Les cols blancs profitent davantage de l’IA agentique que les cols bleus

Infosys a établi un score de viabilité qui tient compte de la réalisation des objectifs, du nombre de répondants par secteur, de la maturité technique des répondants, etc. Au dessus d'un résultat égal ou supérieur à un, le bilan est positif et négatif au dessous de un. Les services professionnels, les sciences de la vie et la high tech tiennent le haut du pavé, cependant que le secteur de la grande distribution, de la fabrication et du public
ferment la marche.


L’étude montre que les applications spécifiques telles que le traitement des sinistres dans l’assurance ou les essais cliniques dans la recherche médicale ont un fort impact sur l’amélioration des opérations métier. Mais il faut bien noter que pour être efficaces, ces cas d’usage nécessitent globalement une transformation en profondeur de la gouvernance des données et de l’architecture technique. Beaucoup d’entreprises et d'institutions ne sont pas prêtes à maitriser la puissance des IA agentiques.