La dernière étude mondiale publiée par Kyndryl, l’un des principaux fournisseurs de services technologiques pour les entreprises, révèle que peu d’organisations ont aligné leur stratégie RH sur l’évolution rapide de l’IA. Celles qui l’ont fait bénéficient d’un avantage concurrentiel, enregistrant déjà des retours sur investissement significatifs liés à cette technologie.
Basé sur une enquête menée auprès de plus de 1 000 dirigeants du monde des affaires et de la technologie dans 25 secteurs d’activité et 8 zones géographiques, ce « Kyndryl People Readiness Report » révèle un écart frappant entre l’investissement dans l’IA et la préparation des collaborateurs :
- Les PDG et les DSI ont des points de vue différents sur l’impact de l’IA sur leurs effectifs
- Un petit groupe — 14 % des entreprises — déploie l’IA à des fins commerciales tout en préparant leurs effectifs pour l’avenir
- 95 % des entreprises (France : 95 %) ont investi dans l’IA
- 71 % des dirigeants (France : 72 %) déclarent que leurs collaborateurs ne sont pas encore prêts à tirer parti de cette technologie avec succès
- 51 % pensent que leur entreprise (France : 50 %) ne dispose pas des compétences nécessaires pour gérer l’IA
- 45 % des dirigeants pensent que la plupart des employés sont réticents, voire ouvertement hostiles, à l’IA.
Le niveau de préparation des équipes varie selon les secteurs. Les entreprises des secteurs de la banque, des services financiers et de l’assurance présentent les niveaux de préparation les plus élevés, tandis que les entreprises du secteur de la santé affichent des niveaux plus faibles.
Déficit de compétences
Malgré de nombreuses tentatives de mise en œuvre, la majorité des organisations ne tirent actuellement pas parti des cas d’usage réellement transformateurs de l’IA — ceux qui pourraient générer de nouveaux produits et services pour leurs clients.Les outils d’IA générative sont les cas d’usage les plus fréquemment cités par les personnes interrogées. Pourtant, seuls 4 dirigeants sur 10 déclarent utiliser les informations générées par l’IA pour améliorer la prise de décision ou stimuler la croissance de leur entreprise.
À peine un chef d’entreprise sur cinq indique que l’usage principal de l’IA dans son organisation est le développement de nouveaux produits et services pour les clients.
Il y a cependant une petite touche positive dans ce rapport : un petit groupe d’entreprises pionnières en matière d’IA (« AI Pacesetters ») a su utiliser de l’intelligence artificielle pour stimuler la croissance tout en préparant ses équipes.
Ces organisations prennent des décisions stratégiques en matière de gestion des talents et en constatent les bénéfices à l’échelle de l’ensemble de leurs collaborateurs.
Elles s’attaquent de manière ciblée à trois obstacles majeurs à l’adoption de l’IA :
- Gestion du changement organisationnel : les AI Pacesetters sont trois fois plus susceptibles que les autres d’avoir mis en œuvre une stratégie de gestion du changement dédiée à l’IA
- Manque de confiance des employés envers l’IA : ils sont 29 % moins nombreux à signaler des craintes liées à l’impact de l’IA sur l’engagement des collaborateurs
- Déficit de compétences : ils sont 67 % plus nombreux à estimer que leur organisation dispose des outils et processus nécessaires pour cartographier précisément les compétences existantes. Quatre dirigeants sur dix ne rencontrent aucune difficulté majeure en matière de compétences.
Préparer ses équipes à l’ère de l’IA est une nécessité urgente pour les dirigeants d’entreprise. Il s’agit d’anticiper les impacts de l’IA, de relier les données de compétences aux besoins clients, et de déployer une approche multidimensionnelle pour permettre aux employés d’acquérir les compétences nécessaires et d’utiliser efficacement les outils d’IA générative.