Objectif affiché : transformer les agents IA en coéquipiers numériques du quotidien, capables d’interagir dans les conversations, de déclencher des actions et de faciliter l’automatisation des tâches. Le tout sans une ligne de code. Une offensive stratégique qui marque l’entrée de Salesforce dans la bataille de la productivité augmentée par l’intelligence artificielle.
Des agents IA qui s’invitent dans les conversations
Dès mai 2025, les agents intelligents d’Agentforce pourront intervenir directement dans les échanges Slack, sur simple mention dans un canal. Ils pourront ainsi fournir des réponses contextuelles générées en message privé, à valider avant publication. Cette approche hybride mêlant intelligence automatisée et supervision humaine vise à préserver la fluidité des échanges tout en assurant un haut niveau de contrôle.La nouveauté ne s’arrête pas là. Il sera possible d’activer une réponse de l’agent par une simple réaction émoji, sans écrire la moindre ligne de code. Une avancée qui rend l’automatisation accessible à toutes les équipes, quels que soient leur niveau technique ou leur fonction dans l’organisation.
Une adoption facilitée à grande échelle
Pour accélérer l’usage d’Agentforce, Salesforce mise sur une distribution élargie. À partir d’avril, les administrateurs pourront attribuer des licences Salesforce Identity gratuites aux utilisateurs Slack, même s’ils ne disposent pas d’une licence Salesforce classique. L’IA devient ainsi un outil transversal accessible aux fonctions support, aux ressources humaines, à la finance ou encore à la relation client.En démocratisant l’usage d’Agentforce via des licences Identity gratuites pour les utilisateurs Slack, même s’ils ne sont pas clients Salesforce, l’éditeur amorce une stratégie d’expansion similaire à celle de Microsoft avec Copilot dans Teams. L’accès aux données contextuelles (via Data Cloud) renforce le potentiel métier : RH, finances, support, relation client… chaque service peut déployer un agent personnalisé, selon ses cas d’usage spécifiques.
Salesforce introduit également un nouveau modèle d’agent verticalisé prêt à l’emploi, conçu pour s’adapter à une variété de cas d’usage transversaux : onboarding de nouveaux collaborateurs, assistance IT, soutien aux forces commerciales… Cette modularité permet aux entreprises de structurer une stratégie d’agent IA cohérente et spécifique à leurs besoins métiers. Pour SalesForce, elle constitue une réponse directe à l’émergence du marché des plateformes d’orchestration et de création d’agents IA, comme ceux que proposent déjà des acteurs spécialisés, ou encore les modules d’OpenAI et LangChain autour des agents autonomes.
Slack devient une plateforme d’agents IA pilotables
L’annonce confirme aussi l’ouverture d’Agentforce à l’écosystème des éditeurs de logiciels (ISV). Depuis février, ces derniers peuvent développer et publier des agents intégrant des actions Slack — recherche, création de contenus, envoi de messages, consultation d’utilisateurs… Une façon pour Salesforce de bâtir un catalogue d’agents IA métiers via AgentExchange, à l’image des App Stores.Côté administration, une nouvelle interface permet aux responsables informatiques de superviser les déploiements, de contrôler les autorisations et de gérer finement les publications dans Slack. Ce cadre de gouvernance est un argument majeur auprès des grandes organisations, soucieuses de sécurité et de conformité.
Une riposte claire à Microsoft et Google
Avec cette annonce, Salesforce répond à l’offensive conjointe de Microsoft (Copilot) et de Google (Gemini for Workspace), qui cherchent eux aussi à faire des outils collaboratifs le point d’entrée de l’IA générative. Slack devient le fer de lance de cette stratégie chez Salesforce, dans une logique de convergence entre IA, automatisation et collaboration.Agentforce transforme Slack en plateforme d’agents IA adaptables, conçus pour fluidifier le quotidien des collaborateurs et automatiser les tâches à faible valeur ajoutée. Pour les DSI et les responsables métiers, l’annonce de Salesforce constitue une opportunité d’expérimenter l’automatisation par l’IA sans bouleverser les infrastructures existantes. L’intégration dans Slack, l’usage sans code et l’ouverture aux ISV permettent de tester des cas d’usage ciblés (assistance RH, helpdesk, suivi client) de manière progressive.
Reste désormais à convaincre les entreprises des gains opérationnels réels et à maintenir une expérience utilisateur harmonieuse dans des environnements collaboratifs de plus en plus hybrides. Mais une chose est sûre : dans la bataille des outils de productivité boostés à l’IA, Salesforce entend bien jouer sa carte.
