Les données mobiles n’ont représenté que 8% du trafic Internet en 2016. En 2021, profitant de la prolifération des smartphones et de leurs usages, et de la vidéo mobile, la part des données mobiles devrait être portée à 20% du trafic.
En 2020, nous serons 4,1 milliards d’internautes, soit 52% de la population mondiale. Nous serons en particulier 1,8 milliard d’internautes professionnels, soit 55% des employés.
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Paradoxe, ces derniers chiffres sont en régression : nous sommes actuellement 2,2 milliards d’internautes professionnels, soit 65% des employés. Mais la tendance est aux emplois en contrats de courte durée et aux emplois non-salariés, indépendants et contractuels. Ce qui explique pourquoi dans les prochaines années, il y aura moins d’internautes considérés comme professionnels salariés.
Mobile et mobinaute
Moins d’internautes professionnels, mais plus d’utilisateurs mobiles. De 67% de la population mondiale en 2016, les ‘mobinautes’ seront 72% en 2021.
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Cette croissance s’explique par l’explosion de l’équipement et de l’usage des smartphones. De 3,6 milliards de smartphones en circulation en 2016, le nombre de dispositifs devrait passer à 6,2 milliards en 2021. Soit plus de 50% des appareils connectés. Notons que 2,1 milliards de smartphones devraient être livrés sur la seule année 2021 !
Alors qu’une certaine maturité s’installe sur les marchés occidentaux - la France en est un bon exemple - cette croissance sera probablement tirée par l’expansion des réseaux, l’amélioration des performances, et l’abaissement des coûts qui rend la haute performance accessible aux dispositifs mobiles. Et cela plus particulièrement dans les marchés émergents, emmenés par une classe moyenne qui est en forte croissance.
De la 4G à la 5G
La croissance explosive des applications mobiles et la connectivité mobile globale par les utilisateurs finaux alimentent la croissance de la 4G. Elle sera bientôt suivie par la 5G, qui conduira la consommation de données mobiles vers des volumes encore plus importants. Plus que les expériences contextuelles mobiles plus immersives, comme la vidéo en direct ou la réalité virtuelle, c’est la couverture du réseau qui est le plus fort soutien à la consommation de données en mobilité.
Sur les marchés émergents, comme l'Amérique latine et l'Inde, c’est la construction d'infrastructures qui contribuera à inciter les consommateurs à utiliser des applications plus riches. Pour l'instant, c’est le manque d'infrastructure de réseau solide à la norme 4G qui limite la croissance exponentielle. Elle combine cependant la masse et la demande d'applications qui sont le signe de marchés en forte croissance.
Le trafic des données mobiles
Ce n’est donc pas une surprise d’apprendre que le trafic des données mobiles va exploser. Le nombre total estimé des connexions et périphériques en réseau IP dans le monde va passer de 16,3 milliards en 2015 à 26 milliards en 2020. Sur ces connexions, 12 milliards seront M2M (machine to machine), contre 4,9 milliards aujourd’hui. Si l’on prend en compte les objets connectés, les accessoires portables, ou encore les téléviseurs connectés, chaque habitant du monde disposera de 3,4 connexions.
Les seules connexions mobiles (cellulaire) vont générer 20% du trafic IP en 2021, contre 6% en 2015. Les connexions Wi-FI génèreront plus de 50% du trafic IP, contre 42% aujourd’hui. Quant au trafic IP généré par les connexions filaires, il est le ‘grand perdant’ puisqu’il va passer de 52% en 2015 à 34% du trafic en 2020.
Tout cela n’est possible que parce que les derniers déploiements technologiques et ceux à venir améliorent sensiblement les performances des réseaux. Les débits moyens des réseaux vont passer, entre 2015 et 2020 :
- Réseaux mobiles, de 2 à 6,5 Mbps
- Wi-Fi, de 12,5 à 24 Mbps
- Haut débit fixe, de 24,7 à 47,4 Mbps
L’explosion exponentielle de la vidéo mobile
Encouragée par une large adoption de la vidéo en direct, l’AR (réalité augmentée) et la VR (réalité virtuelle), le segment des données vidéo mobile sera celui qui affichera la plus forte croissance du trafic mobile. L’augmentation devrait être de 870% entre 2016 et 2021, pour atteindre 38 exaoctets par mois. Un chiffre autrefois inimaginable, mais qui constituera 78% du trafic total des données mobiles.
En 2020, 4% du trafic mondial portera sur le partage de fichiers, 17% sur le web et les données, et 79% (!) sur la vidéo Internet. Chaque internaute génèrera en moyenne 44,1 Go de trafic mensuel (18,9 Go en 2015). Et chaque foyer connecté génèrera 117,8 Go de trafic mensuel (49,2 Go actuellement).
En conclusion
L’étude annuelle que mène Cisco vient confirmer l’explosion de la consommation des mobiles et de la production de données en et pour la mobilité. Il est rassurant de constater que dans le même temps, l’évolution des technologies doit permettre de supporter l’explosion de la charge sur les réseaux. La contrepartie pour les entreprises est qu’elles doivent adapter leurs outils et leurs contenus au volume et aux attentes de consommation des utilisateurs.
Source : 11ème étude « Mobile Visual Networking Index (VNI) Forecast” de Cisco
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