Déjà bousculé par la transformation numérique, le poste de travail (workplace) devra encore changer pour s’adapter aux nouvelles règles de distanciation physique lors du déconfinement.
Lorsque la crise sera derrière nous, les analystes, qui reviendront sur les différentes phases suivant l’annonce du confinement, classeront certainement la période actuelle comme étant celle de la réflexion sur les modalités de la reprise de l’activité lors du déconfinement. Après la surprise des premiers jours de confinement, les entreprises ont réorganisé dans l’urgence, certaines mettant à contribution leurs plans de crise, leurs collaborateurs et leurs systèmes informatiques pour assurer la continuité de l’activité.
Après plus d’un mois de confinement, de nombreux pays de l’UE ont maintenant dépassé le pic de contamination et ont commencé à évoquer le déconfinement. En France, à l’heure de la rédaction de ces lignes, le Premier ministre est attendu devant les députés pour annoncer les modalités pratiques du déconfinement, le 11 mai prochain. Dans le même temps, plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, le Danemark, la République tchèque et l’Espagne, ont commencé à assouplir les restrictions, et évoquer de possibles dates de déconfinement.
Se réorganiser dans une conjoncture pleine d’incertitudes
C’est donc l’heure pour les entreprises de réfléchir et d’organiser leurs propres modalités de reprise. Dans ce contexte d’idéation intense, avec plusieurs inconnues dans l’équation, les entreprises doivent appliquer de nouvelles règles de fonctionnement pour respecter l’obligation de distanciation physique. Ceci dans un contexte d’incertitudes sur la reprise elle-même et sur l’environnement économique et financier qu’elles vont retrouver.
L’enquête Covid-19 CFO Pulse Survey de PwC révèle que 77 % des directeurs financiers américains prévoient de modifier les mesures de sécurité sur le lieu de travail lors de leur retour au travail. Alors que les employeurs se concentrent sur la protection des employés, 65 % prévoient de reconfigurer les sites de travail pour favoriser l’éloignement physique et 52 % prévoient de changer ou d’alterner les équipes pour réduire l’exposition. Par ailleurs, la moitié des répondants à l’enquête s’attendent à une demande accrue de protection de la part des employés, explique le rapport.
Retrouver un écosystème d’avant-crise
« Nous voyons cette complexité se refléter dans les résultats actuels de notre CFO Pulse, affirme PwC. Les responsables financiers sont inquiets. Le pourcentage global (70 %) qui se dit très préoccupé par l’impact commercial potentiel du coronavirus est à peu près le même que dans notre précédente enquête. Mais dans certains pays, le pourcentage de personnes très inquiètes est maintenant inférieur à 50 % ».
Ayant dépassé la phase de réaction face à l’annonce du confinement et l’arrêt des échanges mondiaux, les entreprises doivent à présent garantir la santé de leurs collaborateurs tout en assurant leur propre survie. Mais comme toute crise a du bon, celles qui survivront à cette période auront acquis une expérience inestimable dans la gestion des crises. Reste à savoir si la « nouvelle normalité » leur permettra de retrouver leurs écosystèmes d’avant-crise, mais cela, ne dépend pas d’elles.