La règle de l’offre et de la demande joue à plein dans le secteur du numérique. La dernière étude très détaillée du cabinet Hays, acteur du recrutement, montre un secteur en forte dynamique dans la plupart des métiers de l’IT. En 2021, selon Numeum, plus de 570.000 personnes étaient employées dans le secteur du numérique. D’après les chiffres de l’APEC, les métiers du développement représentent toujours la majorité des offres d’emplois,
soit 39%.
La forte demande des profils qualifiés modifie de plus en plus le rapport de force en faveur des candidats, une tendance que doivent désormais anticiper les recruteurs. Très sollicités, les postulants sont plus exigeants et peuvent choisir leurs futurs employeurs.
La rémunération n’est pas le seul critère et une tendance forte se dessine chez les recrutés avec la recherche de sens dans leur travail et de l’équilibre entre vie privée et professionnelle.
Dans l’ensemble du secteur IT, le mode de travail hybride avec 2 ou 3 jours par semaine en télétravail est désormais acquis. Pour attirer les candidats, la balance penche vers les entreprises qui proposent le distanciel, la semaine de 4 jours, la flexibilité des horaires, la formation, les évolutions internes, etc.
L’Ile de France connait une faible érosion des offres d’emplois par rapport aux régions mais reste toujours la locomotive avec 53% des propositions. Noter que le télétravail hors de la zone francilienne ne figure pas dans ces chiffres.
Près de la moitié des ESN augmentent les salaires
Les métiers majoritaires et très prisés de ces dernières années émargent aux domaines du développement ou de l’infrastructure, avec une forte dynamique pour le big data, la cybersécurité et le cloud. Les entreprises qui peinent à recruter doivent repenser leurs offres, en fonction de la situation tendue de secteur du marché du travail. Au final, le manque de formations proposées, surtout sur les dernières innovations technologiques, ne fait qu’accentuer les tensions.Pour recruter et fidéliser leurs employés, 49% des ESN augmentent les salaires (de 5% en moyenne avec des pics à 20%) et 19% d’entre elles renforcent leurs avantages sociaux.
Compte tenu de l’importance que peut représenter la partie variable (jusqu’à 50% du salaire fixe), les fourchettes présentées sont celles appliquées en Île-de-France. Quelques exemples de rémunérations brutes, annuelles, hors partie variable : un ingénieur sécurité avec une expérience de 3 ans est payé entre 40 et 45k€, un senior avec plus de 8 ans d’expérience est rémunéré entre 65 et 80k€. Un Rssi avec 3 ans d’expérience gagne entre 55 et 60 k€, un senior de plus de 8 ans gagnant entre 80 et 95 k€. Un chef de projet BI junior est payé entre 50 et 60 k€ et les plus expérimentés touchent entre 80 et 100 k€.
Les compétences les plus recherchées portent sur le développement Java, l’analyse BI, l’architecture cloud, la cybersécurité et la gestion de projet technique. Dans tous les cas, la tendance est au beau fixe pour les recrutés.