Dans la stratégie des géants du web vers les consommateurs, les assistants vocaux ne sont que la première étape. Leurs développements vont désormais les mener vers les robots.. à base d'assistants vocaux.

L’assistant vocal n’est qu’une étape dans la stratégie des grands acteurs du web, tout comme il n’est qu’une interface entre l’homme et la machinerie déployée autour des données des consommateurs enrichies d’Intelligence Artificielle.

Et l’échéance est proche, 2020, où les Amazon et Google ne commercialiseront plus seulement des assistants vocaux, mais des robots (le rapport de Bloomberg en référence à notre article évoque des ‘androïdes’). Avec une différence notable par rapport à l’existant, la robotique ne sera pas le centre de l’offre, mais plutôt une plateforme d’assistant vocal intelligent.

Amazon

  • Chez Amazon, cette stratégie prend le nom ‘Alexa everywhere’ et la forme d’un robot assistant mobile équipé d’un haut-parleur intelligent Echo. Ce projet porte un code : Vesta. Un robot conçu par la division matériel Lab126, mobile, capable de monter des escaliers par exemple (ça c’est pour s’assurer qu’Echo nous suit partout), et de rendre des menus services et des tâches plus complexes, comme de ramasser des objets. Et le géant de l’e-commerce semble avoir un temps d’avance puisque cette technologie, il l’a expérimentée, avec succès, via les robots Kiva, qui équipent ses entrepôts. Les premiers tests en situation devraient avoir lieu avant la fin de l’année.

Google

  • Chez Google, ou plutôt chez Alphabet, la maison mère qui avait acquis Boston Dynamics en 2013 avant de la revendre à SoftBank, les robots semblent adopter un cycle de vie plus long. Les développements sont confiés à la division de recherche X de Google – en charge d’« explorer un éventail de façons possibles d’avoir un impact positif sur la société » -, et s’orienteraient également vers des enceintes intelligentes Home augmentées. Une façon là encore d’augmenter les services vocaux.

Apple

  • L’agence Bloomberg fait le constat qu’Apple ne travaille « probablement pas sur un bot domestique, préférant se concentrer sur les machines commerciales » et l’autoconduite.

Huawei

  • Un autre ambitieux, le chinois Huawei, dont plusieurs équipes travaillent sur des programmes de robotique, serait également dans la course. Le projet le plus avancé serait un robot capable de réaliser des traductions en temps réel du mandarin vers l’anglais, décliné sous la forme d’un robot destiné à enseigner l’anglais aux enfants. Nous avons probablement affaire ici à un démonstrateur à l’avenir incertain, mais porteur de multiples usages pour le futur. Le robot enseignant semble réservé exclusivement au marché chinois, ce qui est déjà important…

L’approche intelligente assistant vocal + IA + robot

Dans tous les cas, la démarche d’associer une plateforme physique à de l’IA est des plus judicieuse. Les expériences de robots pour les consommateurs ne sont pas nouvelles, elles n’ont par contre jamais été couronnées de succès (en dehors de Roomba d’iRobot… un aspirateur ! Vendu à plus de 20 millions d’unités depuis 2002, quand même !). Partant de l’assistant vocal, qui est quant à lui un succès, les géants de l’IA donnent une utilité à leur robot tout en concevant des produits plus simples, ce qui est probablement ce qui manquait le plus aux robots domestiques.

Les acteurs semblent y croire fermement, depuis le début de l’année la division Lab126 d’Amazon a doublé ses équipes, passant à environ 500 ingénieurs et développeurs. Gene Munster, co-fondateur de Loup Ventures, cité par Bloomberg, estime que le marché américain des robots domestiques va quadrupler à plus de 4 milliards de dollars d'ici 2025.

Source : « Big Tech is Throwing Money and Talent at Home Robots » par Bloomberg

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