Malgré des investissements doublés, les problèmes d’éthique, de partialité et de réglementation ralentissent l’adoption de l’IA générative en Europe. Résultat, les entreprises européennes peinent à générer de la valeur grâce à l’IA générative.

Dans le contexte d’un paysage réglementaire en constante évolution, les organisations doivent à la fois intégrer des techniques d’IA responsables pour non seulement améliorer la qualité et la gestion des données, mais aussi gérer efficacement les risques liés à l’éthique et aux préjugés.

Un casse-tête pour de nombreuses organisations ! La preuve, le rythme des investissements est plus lent en Europe qu’en Amérique du Nord, où les dépenses devraient atteindre près de 6 milliards de dollars.

« Cette prudence s’explique en grande partie par les préoccupations liées à l’éthique et aux préjugés suscités par un marché européen plus réglementé », lit-on dans le rapport
« Infosys Generative AI Radar 2023 ».

La France en tête

Toutefois, les entreprises européennes restent optimistes quant à l’impact de l’IA générative sur leurs activités et sont beaucoup plus confiantes dans leur capacité à former et à recruter des talents, ainsi qu’à gérer et à maitriser les systèmes d’IA générative.

S’appuyant sur les réponses de 1 000 entreprises de 11 pays d’Europe occidentale (dont la France), l’Infosys Knowledge Institute révèle que les entreprises européennes augmenteront leurs investissements dans la GenAI de 115 % au cours de l’année prochaine, pour atteindre 2,8 milliards de dollars.

La France et l’Allemagne sont en tête des dépenses et de l’adoption de la GenAI :
  • La France et l’Allemagne devraient doubler leurs dépenses en GenAI, pour atteindre près de 730 millions de dollars en France et près de 610 millions de dollars en Allemagne, au cours des 12 prochains mois.

  • Dans ces deux pays, environ 50 % des entreprises ont déployé la GenAI et certaines en ont déjà tiré bénéfice, contre environ 40 % au Royaume-Uni, au Benelux et dans les pays nordiques.

  • Le Royaume-Uni devrait dépasser le Benelux et occuper la troisième place au cours des 12 prochains mois, en faisant plus que doubler ses dépenses pour atteindre près de 510 millions de dollars.

  • Les entreprises des pays nordiques devraient augmenter plus de 2,5 fois leurs dépenses au cours des 12 prochains mois pour atteindre plus de 470 millions de dollars.
Les entreprises européennes déploient la GenAI, mais peu d’entre elles ont créé de la valeur commerciale. Malgré des niveaux élevés d’expérimentation et de mise en œuvre de la GenAI, seulement 6 % des entreprises européennes génèrent une valeur commerciale avec leurs cas d’utilisation de la GenAI. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont en tête de la région, avec environ 10 % des entreprises qui déclarent que leurs projets GenAI ont généré de la valeur.  

Préoccupations en matière de réglementation

En réalité, les entreprises européennes se concentrent davantage sur l’éthique et les préjugés et sont plus confiantes dans la gestion et le contrôle de la GenAI que les entreprises nord-américaines :

Elles ont identifié l’éthique et les préjugés comme le deuxième plus grand défi, après la confidentialité des données et la sécurité. Les entreprises nord-américaines sont moins préoccupées par l’éthique et les préjugés, qui constituent pour elles le quatrième défi le plus important, derrière des questions de confidentialité des données, de données inutilisables et le manque de compétences.

Autre constat, elles ont plus de conseils d’administration impliqués dans les politiques de GenAI, ce qui reflète leurs préoccupations en matière de réglementation.

En Europe, les conseils d’administration définissent les réglementations et les politiques dans plus de 30 % des entreprises et sont les principaux commanditaires dans près de 20 % des cas.

En conclusion, pour que les entreprises européennes tirent une valeur commerciale, elles doivent développer et faire évoluer un modèle opérationnel axé sur l’IA qui donne la priorité à la transformation de l’entreprise et au développement des compétences.