Une note du Cigref en 2023 dressait la liste des risques potentiels de l’IA générative, manque de transparence des systèmes d’IA et biais de l’IA générative mais aussi le manque de visibilité sur les usages concrets. L’institut américain Burning Glass a élargit la perspective dans une étude sur les conséquences de l’IA générative sur l’emploi. La méthode d’évaluation repose sur des indicateurs qui mesurent l'exposition à l’IA d’une profession ou d’un secteur.
Si l’on croit un rapport de 2023 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), la plupart des emplois et des industries ne sont que partiellement exposés à l'automatisation et précise que seuls 5,5 % de l'emploi total dans les pays à revenus élevés étaient possiblement exposés aux effets de l'IA générative. Reste que les investissements dans l'IA devraient croitre, selon Goldman Sachs, et s’établir à près de 200 milliards de dollars au niveau mondial.
Dans le graphique ci-dessous de l’étude de Burning Glass, la fonction la plus concernée par l’IA générative par rapport aux précédentes vagues d’automatisation seraient les dirigeants. Mais ce sont les professions du droit et de l’informatique et mathématiques qui restent directement exposées aux changements.
Un des aspects instructifs de l’étude concerne l’association entre le degré d'impact des IA génératives et les pénuries de main-d'œuvre. Ainsi, le manque de profils qualifiés dans les métiers de la cybersécurité et les data scientists serait atténué par l’IA générative. Les autres métiers les plus susceptibles d'être touchés seraient les services financiers, le droit et le marketing.
Augmentation de la productivité, réduction d’effectifs, diminution des couts salariaux
Selon le scénario raisonnablement optimiste de Burning Glass, l’IA générative devrait augmenter la productivité à mesure que les fonctions seront automatisées, augmentées ou transformées. Les bénéfices des entreprises augmenteraient car elles bénéficieraient de la diminution des coûts salariaux. Une prédiction qui suppose qu’il y aura moins d’embauches au final. Dans un marché concurrentiel, les prix devraient baisser.Pour les organisations reste à anticiper les énormes changements à préparer. Cela passe par la création de la liste des tâches que l'IA peut accomplir et détailler les compétences essentielles pour chaque profession.
Il faut aussi décomposer les fonctions en tâches essentielles en déterminant leur niveau de chevauchement puis estimer le temps consacré à chacune d’entre elles. Plus difficile, il faudrait agréger des mesures de vulnérabilité par catégories et classer les emplois en fonction de leur niveau de risque face à l'IA, selon un degré d’exposition élevée, moyenne ou minimale.
La balance bénéfices-risques de l’IA générative est loin d’être claire à ce jour ce qui ne saurait étonner s’agissant d’une technologie à l’évolution encore plus rapide que les autres. Seule certitude, les dirigeants et leurs équipes doivent d’ores et déjà évaluer ses impacts sur l’organisation du travail et s’y préparer.