Piloter, décider, gérer, encadrer, définir une stratégie... Au fil du temps, la fonction de manager n'a cessé d'évoluer et de s'enrichir. Une étude d’Axys Consultants confirme que le numérique a impacté positivement leur travail.
Quel regard les managers portent sur leur fonction, son évolution, qu’elles sont aujourd'hui leurs principales missions et défis. La digitalisation a-t-elle changé leur métier ? Comment accueillent-ils l'arrivée des nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle ?
Quelles sont les solutions d'IA qu'ils ont ou qu'ils prévoient de déployer et pour quels usages concrets ? Quelles sont leurs craintes, leurs attentes face à cette technologie et a-t-elle pu les aider dans le cadre du management à distance ?
Autant dequestions qu’Axys Consultantsa posé à plus de 230 managers pour comprendre quels sont les changements provoqués par la digitalisation et l'IA.
Principal constat : 76 % des professionnels estiment qu’elle a impacté positivement leur travail. Et, 90 % sont satisfaits de leurs résultats, mais ils sont en demande de budget et de personnel pour les maintenir/améliorer.
Une augmentation du budget est en effet considérée comme le premier facteur capable améliorer ces résultats (à 30 %) suivi de celle des effectifs (à 19 %) et de méthodes plus adaptées (14 %). La digitalisation des outils se classe en 4e position (11 %).
L’IA et les outils numériquesleur permettent de mieux gérer les 5 activitésqu’ils jugent comme les plus importantes :
- Gérer des projets
- Faire monter en compétences les équipes
- Améliorer la performance individuelle et collective
- Recruter les bons profils
- Motiver les équipes.
Hormis la gestion de projet qui relève de la catégorie « pilotage d'activité et prise de décisions », les 4 autres relèvent de l'animation des équipes. Les managers font de la gestion de l'humain une priorité.
Un manager « augmenté »
Or, selon cetteenquête, l'animation des équipes est le 2e poste à mobiliser plus de la moitié de leur temps (14 %). En dernière position, on retrouve pour 5 % d'entre eux la définition et la mise en œuvre de la stratégie.
Résultat, le manager de demain devra développer en premier son empathie/bienveillance (26 %), sa capacité à créer du lien (20 %) et à sortir du cadre -out of the box- (17 %). Pour devenir un manager augmenté, il devra être : agile (41 %), assisté par l'IA (22 %) et travaillant de façon collaborative (19 %). Pourtant seule une petite majorité des managers (51 %) est familiarisée avec la notion de manager augmenté.
Mais « l’intelligence émotionnelle semble être la grande oubliée des applications de l’IA au service du manager ! Seulement 14 % des managers déclarent avoir mis en œuvre au sein de leur entreprise des solutions d’évaluation de l’état d’esprit, de l’humeur des collaborateurs. Ce chiffre tombe à 2 % en ce qui concerne les solutions de reconnaissance ou d’identification des émotions à partir de texte ou de la voix », constate Khadija Bourouayel.
L'automatisation plébiscitée
Pour la Directrice BU Change Management Axys-Consultants, « il est encore plus marquant de noter que les managers n’envisagent pas ces solutions comme étant utiles dans le cadre de leur fonction. En effet, 53 % d’entre eux ne sont pas intéressés par une solution d’évaluation de l’état d’esprit, de l’humeur des collaborateurs, ce chiffre monte à 69 % pour les outils de reconnaissance ou d’identification des émotions à partir de texte ou de la voix. »
Une absence d’intérêt qui pourrait s’expliquer par le fait que les managers sont sous tensions : 90 % d’entre eux constatent une accélération du changement depuis leur prise de fonction et 81 % une augmentation de leur charge de travail.
Vient ensuite pour 59 % d'entre eux une demande accrue de reporting. Malgré ces tensions, ils arrivent à faire face : ils classent en dernier - avec néanmoins des pourcentages élevés- une plus grande complexité pour gérer les équipes (38 %) et pour élaborer le budget (36 %) exaequo avec une plus difficulté accrue de communication.
Leur salut passerait peut-être par l’IA qui est bien accueillie par les managers. L'automatisation est plébiscitée par 44 % d’entre eux, car ils estiment qu'elle va leur permettre de se concentrer sur les tâches à forte valeur ajoutée. Les deux bénéfices suivants attendus grâce à l'IA sont une assistance à la prise de décision (23 %) et un accroissement de leurs performances (21 %).