Réunis par le géant historique du Big Data Cloudera, Amadeus, Bouygues Telecom et le Ministère de l’Intérieur ont évoqué pour nous leur vision du Big Data dans la transformation digitale.
Commencer par désapprendre…
C’est en ces termes qu’Amadeus a présenté sa vision des projets de transformation digitale. « C’est une erreur que d’utiliser de nouvelles technologies avec de nouveaux paradigmes ». Pour le géant du ‘travel’, la transformation digitale c’est passer au ‘data driven’ et au temps réel. Il ne s’agit pas pour autant d’abandonner le transactionnel. « Les systèmes transactionnels vont rester, mais il faut aller très vite sur le reste, et pour cela inventer de nouvelles architectures et de nouveaux usages ».
De son côté, Bouygues Telecom rappelle qu’il ne faut pas raisonner Big Data pour le Big Data, mais pour améliorer comment nous interagissons avec les clients dans une approche de qualité de l’expérience client. « Les métiers sont perdus face aux problèmes rencontrés, et il est difficile de passer d’un modèle en silos à un mode plus collaboratif qui force la collaboration ».
Pour gérer les problèmes de disruption en temps réel, tout en concurrençant le low cost, la mission d’Amadeus s’annonce difficile et impose de gros changement dans le travail. « La numérisation n’est pas un sujet, c’est qu’est-ce qu’on en fait ? ». Cette réflexion impose qualité de service et hyper personnalisation, d’où le besoin de collecter de gros volumes de données.
Au ministère de l’Intérieur, encore en phase de définition de son ‘use case’, la problématique est différente. « Nous appartenons au secteur public, nous devons apporter plus de cohérence et des outils. Notre besoin n’est pas du Big Data, mais des outils de Big Data, afin d’accroître notre capacité collaborative et notre réactivité ». La réactivité prend ici le sens de rendre le système d’information capable de détecter des nouveaux comportements criminels.
Jusqu’où peut-on aller ?
La donnée est le nouvel or noir, à l’exemple du modèle économique des GAFA. Pour un opérateur télécoms, adopter cette vision impose d’affronter la réglementation française, dont le Code des Postes et des Télécommunications, la GDPR européenne, et un code d’éthique interne qui impose de ne pas exploiter la donnée privée. Voilà qui justifie de l’anonymisation à la volée et en temps réel, et complexifie l’équilibre délicat entre l’ultra-personnalisation et la protection des données. « La donnée n’est pas très propre, elle n’est pas faite pour ça ! Mais dès que vous rajouter un chiffre, cela augmente la complexité ».
« C’est une question vraiment complexe, confirme Amadeous. Le client attend des services ultra-personnalisés, mais il nous impose également des contraintes de données privées. La tendance est à se tourner vers l’opérateur qui doit estimer ce qu’il est prêt à donner. »
La conclusion revient au Ministère de l’Intérieur : « La sécurité, ce sont des impératifs juridiques plus que des contraintes. A nous d’orienter le SI vers la donnée, avec le juridique et l’opérationnel, et de la rendre la plus cohérente possible. »
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