Ne boudons pas notre plaisir : la France est dans le peloton de tête des nations les plus satisfaisantes pour leur accès au numérique. Si elle performe bien sur certains points, elle reste toutefois en retrait au regard de la qualité de l’infrastructure et de l’Internet.
N’en déplaise aux grincheux, aux éternels insatisfaits et aux adeptes de l’autoflagellation (ou de l’autocontrition), la France a réussi à développer un écosystème qui lui permet de se hisser au sommet du nirvana du numérique. Grâce à l’action combinée de trublions privés (l’action de Free dans le développement du triple play à bas coût restera dans les annales du numérique français) et d’une intervention étatique pour garantir l’accès au numérique pour tous, nous pouvons à présent contempler le résultat, envié par beaucoup.
Dans une étude, Digital Quality of Life Index 2020, Surfshark, la France se classe au 4e rang mondial en termes de bonheur numérique. Le fournisseur de VPN a étudié la qualité du bonheur numérique dans 85 pays, soit 6,3 milliards d’individus ou 81 % de la population mondiale. Les mesures concernaient les moyens d’accès à l’Internet qu’ils soient filaires ou radio. L’indice a été établi en fonction de cinq critères :
- L’accessibilité de l’Internet, ou combien de temps faut-il travailler pour se payer un abonnement ;
- La qualité de l’Internet, mesurant la vitesse et la stabilité des connexions ;
- La qualité de l’infrastructure,mesurant l’étendue et le degré de développement de l’infrastructure réseau (radio et filaire) ;
- Le gouvernement numérique, mesurant le degré de développement des services publics numériques ;
- La sécurité, mesurant la qualité perçue de la protection des internautes dans le pays. Cet indice ne concerne pas seulement la cybersécurité, mais aussi les mesures fixées par la loi pour protéger les utilisateurs des abus.
Qualité globale satisfaisante pour la France
L’un des enseignements de l’étude est que 7 des 10 pays ayant la meilleure qualité de vie numérique se trouvent en Europe. Un autre enseignement est que les pays de l’Union européenne sont les premiers à protéger les données personnelles de leurs citoyens. Selon les indices, la France se classe soit parmi les meilleurs de la classe ou alors à l’arrière du peloton des pays comparables. Elle se classe par exemple est 6e quant à l’accessibilité, signifiant par là que le coût des accès, mobiles et filaires, est à la portée d’une majorité de personnes. Idem pour l’indice de cybersécurité dans lequel la France se positionne en seconde position derrière le Royaume-Uni.
Les services publics numériques sont aussi parmi les points forts de la France, avec une sixième position mondiale, devancée par Singapore, le Royaume-Unis, les États-Unis, le Danemark et la Finlande. En revanche, deux critères restent à améliorer : la qualité de l’Internet (23e) et celle de l’infrastructure (22e). Ces deux indices sont vraisemblablement tirés vers le bas par la disparité entre les grandes villes et les campagnes où persistent encore des zones blanches ou très mal desservies.
Les informations utilisées pour indexer la qualité de vie numérique dans le monde ont été recueillis à partir de sources de données ouvertes fournies par les Nations unies, la Banque mondiale, l’Union internationale des télécommunications, le Département d’État américain, le Forum économique mondial, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), Speedtest, Cable, l’Université des Nations unies et le Centre de recherche pour le développement international.