C’est un double paradoxe : la transformation digitale est engagée depuis longtemps, via la dématérialisation par exemple, mais les entreprises hésitent encore à se transformer totalement ; mais c’est pire chez ceux qui les conseillent, les cabinets de conseil sont encore loin de s’être engagés dans la transformation.

La demande est forte dans le conseil, les entreprises veulent être accompagnées dans leur transformation digitale. C’est ainsi que, selon Source Global, l’industrie du conseil (consulting) a progressé de 7,7 % en 2015.

Cependant, dans son étude « The State of the Consulting Industry », Forrester Research fait le constat que les services aux professionnels et au business ne sont encore qu’au premier stade de l’adoption du numérique, ce qui par contre leur réserve un fort potentiel de disruption.

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À reprendre les chiffres de Forrester, un peu plus de 74 % des acteurs du conseil proposent à leurs clients des services dans la transformation digitale. Tous sont d’accord quant à l’impact de la transformation digitale sur les organisations. Mais dans le même temps, ils concèdent que leur propre organisation devrait investir dans leur propre transformation !

Partant de cette analyse, 5 constats s’imposent, dont certains sont difficilement acceptables, à porter au déficit de l’industrie du conseil et de ses consultants :

1Les consultants dépensent une quantité importante de leur temps en activités sans valeur ajoutée

La présence de multiples feuilles de calcul vient rappeler que malgré l’existence d’outils pour aider les équipes à mieux collaborer, les consultants sont encore peu nombreux à disposer d’une plateforme unique de collecte et d’analyse des données.

C’est ainsi que, pour l’agrégation des données à destination des présentations clients, et leur organisation en une seule présentation :

  • 30 % des consultants y consacrent plus de 20 heures
  • 42 % des consultants y consacrent plus de 16 heures
  • 69 % des consultants y consacrent plus de 11 heures

2Les données clients sont stockées dans des canaux non sécurisés

Une majorité de consultants continuent de stocker les données de leurs clients dans des emplacements non sécurisés, intranet de l’entreprise, disque dur du poste de travail ou tableurs Excel par exemple. C’est particulièrement inquiétant, pour les données comme pour la propriété intellectuelle de l’entreprise, car ces composants sont sensibles aux violations de sécurité !

3Le partage d’informations et de données de propriété intellectuelle est sous-estimé

Les employés des organisations n’ont pas conscience du niveau élargi de partage qui s’instaure avec les intervenants dans le cadre d’une consultation, mais également entre consultants. Les gestionnaires et administrateurs auraient ainsi un très haut niveau de partage avec les consultants, même s’ils pensent le contraire.

4Le manque de technologie et de ralliement du management sont les principaux inhibiteurs du numérique

Si l’adoption de la technologie appropriée est la clé de la poursuite de la transformation digitale, celle-ci ne peut s’envisager sans un état d’esprit qui accepte le changement. Mais le management n’est souvent pas prêt à se confronter à cette réalité. Les consultants, eux-mêmes soumis à la disruption, font preuve d’une grande faiblesse en ce domaine.

5Tous les business seront soumis à la disruption au cours des 5 prochaines années, les consultants l’affirment également, mais ils en sont très loin...

C’est un paradoxe, l’industrie du conseil, qui est la première à conseiller leurs clients dans la transformation digitale, est l’une des dernières à se transformer et à embrasser les avantages du numérique ! De nombreux cabinets de consultant ont ainsi échappé à la transformation numérique, et n’évoluent pas dans ce sens.   

Une partie de la réticence des cabinets de conseil et de leurs consultants à accepter la disruption et à évoluer vers la transformation digitale provient du modèle de consultation traditionnelle qui repose sur les relations et l’expertise ou la pensée humaine que les consultants apportent à un client. Les consultants sont souvent réticents à adopter la technologie parce qu’ils pensent qu’elle va changer cette orientation.

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