Même si l’IA attire le plus grand nombre d’investisseurs, les sommes investies sont inférieures en moyenne à celle misées sur le Big data et à l’IdO. La prudence des investisseurs résulte des incertitudes réglementaires et de la différence de maturité entre les différents marchés.
L’environnement des affaires et la promesse de futurs gains autour des technologies attire de nombreux investisseurs. Les opérations de financement à risque de l’industrie technologique mondiale se sont élevées à 118,49 milliards de dollars en 2019. Et bien qu’elle marque une baisse par rapport à l’année précédente, soit moins 4,4 %, la tendance reste soutenue tant les capitaux-risqueurs croient en un futur où la technologie va jouer un rôle de plus en plus important. C’est ce qu’ont constaté les analystes de GlobalData dans une étude concernant les financements des industries technologiques en 2019.
Parmi toutes les technologies émergentes, l’intelligence artificielle a attiré le plus grand nombre d’investisseurs en capital-risque en 2019, tandis que le Big data et l’internet des objets sont en tête en termes de ratio investisseurs/idées (nombre d’investisseurs en capital-risque/nombre d’entreprises financées). Les sommes moyennes investies dans ces technologies sont également plus importantes que celles investies dans l’IA.
Environ 2 300 jeunes pousses spécialisées dans l’IA ont reçu un financement d’une valeur de 30 milliards de dollars US de la part de quelque 4 000 investisseurs en 2019, ce qui est le plus élevé de toutes les technologies émergentes. « Toutefois, l’IA est à la traîne par rapport à d’autres technologies (notamment le cloud, les Fintech, le Big data et l’IdO) en termes de taille moyenne des transactions et se classe au deuxième rang des technologies les moins rentables », explique le rapport.
Face aux incertitudes, les investisseurs se montrent prudents
Les investisseurs semblent privilégier les technologies qui garantissent des retours rapides sur investissement. Certes, l’IA est jugée prometteuse, mais elle est soumise à plus d’incertitudes et son cycle de maturation est plus lent. De plus, elle, ou du moins certaines de ses branches les plus prometteuses pécuniairement, comme la reconnaissance faciale, fait l’objet de débats vivaces, ce qui devrait inciter les législateurs à mettre en place des réglementations restrictives. Les investisseurs n’aimant pas les incertitudes et les règlements, ils se montrent donc prudents.
Une autre raison de cette différence de traitement est exposée par Aurojyoti Bose, analyste des transactions financières chez GlobalData. Il estime que « l’IA a déjà fait son chemin dans de nombreux secteurs […]. Cependant, les entreprises, les industries et les pays se trouvent à différentes phases de leur parcours d’IA ». De plus, l’IA est implicitement présente dans les secteurs les plus financés comme le Big data et l’IdO. L’IA est abondamment utilisée pour l’analyse des données et son rôle n’est pas près de se réduire dans la montée en puissance de l’IdO et de l’edge computing.
Avec l’énorme volume de données générées et utilisées pour prendre des décisions au quotidien, l’IA joue un rôle crucial dans le traitement de ces données. « Par conséquent, les entreprises travaillant dans ce domaine gagnent en importance et les investisseurs en prennent également note », remarque Aurojyoti Bose.
Source : Globaldata