Les dépenses en TIC en Europe devraient augmenter de 2,8 % d’une année sur l’autre en 2023, pour atteindre 1 184,5 milliards de dollars, selon le Worldwide Black Book : Live Edition publié par IDC. Le Worldwide Black Book : Live Edition présente l’analyse mensuelle d’IDC sur l’état et la croissance prévue du marché mondial des TIC dans les neuf régions économiques mondiales.
Il examine tous les segments de l’industrie du numérique. Les infrastructures : les serveurs/stockage, équipement de réseau, appareils de sécurité et infrastructure en tant que service (IaaS) ; les appareils : PC, tablettes, téléphones mobiles, appareils portables, périphériques et écrans de PC ; les services de télécommunications : services, fixes et mobiles, voix et données ; les logiciels : applications, développement et déploiement d’applications et infrastructure système ; les services informatiques : services gérés, services axés sur les projets et services d’assistance, les déploiements cloud et non cloud ; et enfin les services aux entreprises.
Les dépenses en logiciels tirent le marché
Selon IDC, les perspectives économiques influencent bien plus les décisions des dirigeants que l’état réel de l’économie à l’heure actuelle. Bien que le spectre de la récession, à laquelle certaines économies ont échappé de justesse l’année dernière, plane sur 2023, les investissements devraient continuer de croître, tirés par les logiciels et les services, dont la croissance devrait dépasser les dépenses globales en TIC.Les dépenses en logiciels et en services devraient continuer à stimuler la croissance globale du marché. D’ici à la fin de 2023, environ 58 % des dépenses en logiciels — c’est-à-dire les applications, le développement et le déploiement d’applications, et les logiciels d’infrastructure système — devraient passer par le canal de distribution. Toutefois, le nombre croissant d’entreprises passant au cloud continuera à faire du canal direct une source importante de revenus pour les fournisseurs.
Parallèlement, les migrations vers le cloud devraient s’accélérer, « les entreprises tentant d’atténuer les effets négatifs de la récession imminente et des perturbations qui y sont associées ». Les plateformes telles que l’IA et la business intelligence feront également l’objet d’une attention accrue, selon IDC, car elles permettent aux organisations d’atteindre un avantage concurrentiel.
PC, tablettes et moniteurs subissent des baisses notables
Toutefois, malgré ces tendances positives, l’inflation persistante, l’affaiblissement de la confiance des consommateurs et les perturbations des voies commerciales et des exportations ont créé un climat d’incertitude qui devrait affecter négativement certains segments de marché. Après une période euphorique suivant la crise pandémique, le marché du matériel, en particulier les PC, les tablettes et les moniteurs subissent des baisses notables.Plus problématique encore pour les fabricants et fournisseurs de technologies en lien avec les tendances actuelles (principalement le stockage unifié ou hyperconvergé, le stockage de données hybrides, structurées et non structurées…) devraient souffrir des premiers signes de récession dans certains pays européens et du ralentissement de l’activité commerciale qui devrait suivre. D’après IDC, ils auront un impact négatif sur les marchés des serveurs et de l’infrastructure de stockage, qui devraient enregistrer une baisse d’une année sur l’autre en 2023.
Le canal indirect, grand gagnant
Du fait que les entreprises ne peuvent se permettre de tergiverser avec la cybersécurité, les investissements dans la « résilience » devraient augmenter en raison de l’intensification des cyberattaques et des réglementations émergentes. Les dépenses d’infrastructure (à l’exclusion de l’infrastructure en tant que service) par le biais de canaux indirects devraient baisser en Europe de 1,2 % d’une année sur l’autre en 2023. Cela s’explique par l’importance accrue accordée à la transformation numérique, qui a entraîné des changements dans les attentes des clients, stimulant la demande de solutions multifournisseurs personnalisées qui répondent à des segments de clientèle et à des industries spécifiques.En somme, l’évolution des besoins, la complexité croissante de la pile technologique, ainsi que la pénurie de profils tech poussent les entreprises dans les bras des partenaires, qui investissent de plus en plus dans les services afin de proposer un accompagnement de bout en bout à leurs clients. D’ici 2026,près de la moitié des revenus en matière de serveurs et de stockage continueront d’être générées par le canal indirect, prédit le cabinet d’étude.
« Les partenaires continueront d’aider les fournisseurs à maintenir des connexions solides avec les clients, afin de répondre aux besoins en constante évolution des clients en matière de solutions holistiques plutôt que de fournir des composants d’infrastructure », déclare Lubomir Dimitrov, directeur de recherche chez IDC Data et Analytics, Europe.