Voilà quelques temps que les relations entre Oracle et ses clients se dégradent. La pratique des audits participe à ce climat délétère. Les membres du Cigref s’en inquiètent, interpellent l’éditeur, mais il semblerait qu’Oracle ne répond pas…
La fronde contre Oracle s’étend. Suffisamment pour que des voix s’élèvent au sein des membres du Cigref et de son partenaire européen EuroCIO, poussant ces dernières à réagir. Les deux organisations font le constat de la dégradation de la qualité des échanges et des services entre Oracle et ses clients en Europe.
Rien de bien neuf dans le paysage IT, elles ont même réagi voici quelques temps en faisant parvenir un courrier à Oracle le 25 février 2016. En jeu, l’aspiration à un accord entre Oracle et VMware sur la virtualisation. Un courrier sans suite à ce jour, plus d’un an après le Cigref et EuroCIO attendent encore la réponse de l’éditeur !
Un étude confirme le mécontentement
EuroCIO s’est emparé du sujet et a enquêté auprès de ses membres sur les conséquences du comportement d’Oracle. Le résultat de cette étude, « Supplier Satisfaction Survey », réalisée fin 2016, est sans appel. Comme l’indique le Cigref dans son communiqué, sur 100 DSI d’entreprises européennes majeures :
- • 80% considèrent que les contrats Oracle ne présentent pas suffisamment de flexibilité ;
- • 75% que le modèle de licence ne présente pas suffisamment de flexibilité ;
- • 60% préfèreraient disposer d’un autre fournisseur pour leurs actuels produits et services ;
- • 50% répondent travailler actuellement sur une stratégie de sortie.
Et le Cigref, en compagnie d’EuroCIO, poussés par leurs membres, de réagir à l’absence de réaction d’Oracle. Et plus la fronde s’étend, plus émerge une volonté unique, celle de sortir des griffes d’Oracle. « Le CIGREF s’est d’ores et déjà engagé, à la demande de certains de ses membres, à accompagner ceux qui le souhaitent dans leur réflexion sur les différentes stratégies de sortie des contrats Oracle ».
La recherche de l'apaisement, mais comment intégrer les nouveaux modèles ?
Maniant la carotte et le bâton, le communiqué indique également qu’au-delà du conflit, les entreprises membres du CIGREF et d’EuroCIO utilisatrices d’Oracle souhaitent « le rétablissement d’un dialogue apaisé et de qualité » avec ce fournisseur qualifié d'essentiel. C’est donc une double stratégie qui est mise en place, d’une part chercher la négociation, et de l’autre se préparer à la séparation. Et au milieu, un Oracle fort sur ses bases de données qui équipent la majorité des grandes entreprises... mais qui ne répond toujours pas !
C’est toute l’ambiguïté des changements de consommation des technologies, et des nouveaux modèles économiques qui les accompagnent, qui est ici en jeu. Entre des entreprises qui, par le jeu relationnel qu’elles ont accepté au cours des dernières décennies, se sont placées en position de soumission envers leurs grands fournisseurs. Et certains fournisseurs comme Oracle qui cumulent un combat d’arrière-garde pour conserver de riches royalties, tandis qu’ils tentent également de faire basculer leurs clients vers de nouveaux modèles plus virtuels et dans le cloud, quitte à forcer le passage par des pratiques que l’on aurait cru oubliées, en s'appuyant sur des règles qui ne sont plus adaptées...
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