Pour 8 d’entre elles sur 10, les entreprises françaises sont avant tout engagées dans la transformation numérique pour mieux satisfaire les attentes de leurs clients. Mais si la crise ne remet pas en cause les objectifs de transformation numérique, elle provoque une réorientation des priorités.

La crise qui s’éternise en ce second semestre de 2020 a un impact profond sur les décisions d’investissement dans la transformation numérique. Certes, les entreprises ont accéléré certains investissements vitaux pour la continuité de l’activité lors du confinement, et aussi en prévision d’une crise qui s’éternise et oblige le gouvernement à reconfiner à nouveau.

D’après une étude menée par IDC en partenariat avec Apptio et Devoteam Management Consulting, 92 % des décideurs interrogés voient la crise non pas comme une remise en cause de la transformation numérique, mais bien comme un facteur d’accélération de celle-ci. Environ 25 % des entreprises déclarent que les événements exceptionnels de cette année n’ont eu aucun effet sur leurs investissements technologiques. En revanche, 54 % des organisations interrogées ont gelé certains projets non stratégiques et 31 % d’entre elles ont renégocié le périmètre de certains contrats.

Mais si les objectifs de transformation numérique ne sont pas remis en cause, des ajustements reflètent une réorientation des budgets d’investissement vers des postes devenus prioritaires à cause de la crise. C’est en particulier le cas de la modernisation des méthodes de travail pour 64 % des répondants, et, à un niveau légèrement supérieur, de la numérisation de la relation clients, ou usagers pour les services publics, pour 69 % des répondants. Les gains de productivité, synonymes d’une meilleure rentabilité, viennent en troisième position pour 60 % des répondants.

La DSI reste un acteur majeur de la transformation

Quant à la mise en œuvre de cette stratégie, la DSI comme maître d’œuvre recueille les suffrages de la plupart des répondants qui lui accordent une place centrale. Pour 53 % des répondants, elle porte l’essentiel de la mise en œuvre de la stratégie. Et même lorsqu’il s’agit de la définition de la stratégie, la DSI est perçue comme une force de proposition majeure pour 28 % des répondants.

Cependant, lorsqu’il s’agit de définir la stratégie de transformation numérique, la direction des systèmes d’information est considérée comme un acteur parmi les autres, les métiers et la direction générale. Dans plus de deux tiers des sociétés interrogées, cette stratégie est du ressort d’un comité dédié intégrant DSI et métiers (26 %), d’une direction spécialisée (17 %), d’une BU du numérique (14 %), voire de la direction générale (12 %). Reste que dans 31 % des cas, la DSI est chargée de la transformation digitale. En règle générale, même si elle est perçue comme une force de proposition ou plus rarement comme simple exécutante, la DSI est toujours considérée comme un acteur majeur de la transformation numérique.

Cette étude a été réalisée en France par IDC en juin 2020 auprès de 50 entreprises et administrations françaises de plus de 5 000 personnes.

Les enquêteurs ont interrogé des DSI, CDO (Chief Digital Officer), CTO (Chief Technical Officer), directeurs financiers ou de la performance. Parmi les 50 entreprises interrogées, 35 % affichent un budget IT compris entre 60 M€ et 100 M€. À l’autre bout du spectre, 37 % des organisations dépensent plus de 250 millions par an dans le numérique. Enfin, un peu plus d’un quart d’entre elles se situent entre ces deux fourchettes.