Le 8e Rapport Annuel sur la Gouvernance de l'information numérique de Serda Conseil témoigne de la volonté des organisations de répondre aux besoins des utilisateurs et de mieux protéger les données. La débauche d’outils et de process n’apparait pas comme une réponse adéquate pour satisfaire des métiers qui croulent sous un volume de données toujours plus important.
Cette enquête, menée auprès de plus de 400 professionnels de l’information, DSI et Directions métier, constate l’émergence de nouveaux sujets susceptibles d’intégrer le périmètre concerné par la Gouvernance.
Il s’agit en particulier de la gestion des données, de l’intégration d’outils d’intelligence artificielle et la dématérialisation (qui concerne notamment les DRH). Mais ce baromètre constate également l’arrivée de nouveaux profils ou fonctions.
Actualité oblige, il y a bien sûr l’arrivée du DPO. Le data protection officer est considéré comme le « chef d’orchestre » de la mise en conformité RGPD des organisations. Logiquement, ce baromètre signale l'arrivée des « responsables / directeurs (trices) de la Transition numérique », des « Chief Digital Officer » et des « responsables dématérialisation ».
Au-delà de ces « nouveautés », cette enquête témoigne de la stabilité de la Gouvernance : 75 % des organisations prévoient ou ont mis en place une telle démarche. À noter que le secteur public rattrape son retard sur le secteur privé qui reste toutefois devant.
Concernant les principaux enjeux de la Gouvernance de l'Information numérique, « l’accès et le partage de l’information et des connaissances » restent, de loin (à 85 %), la première motivation.
Ensuite, quatre enjeux préoccupent les entreprises. Une forte proportion (entre 42 % et 45 %) souhaite « maîtriser les risques liés à la gestion des documents », « organiser la pérennité à long terme des documents », « définir des règles et les process en matière documentaire » et « valoriser des informations ».
Alors que le RGPD sera bientôt exécutoire depuis un an, ce baromètre confirme la volonté des entreprises d’adapter leurs process. Les notions de « légal » et de « protection des données » apparaissent dans les réponses des participants. Autre preuve de cette volonté de renforcer la sécurité des données, la « gestion plus fine des droits d’accès » est passée de 35 % à 57 % , soit plus 22 points en 5 ans.
« L’accès et le partage de l’information et des connaissances » sont, comme nous l’avons vu auparavant, le principal enjeu. Cette préoccupation majeure confirme que l’utilisateur reste encore une fois la priorité cette année.
« Offrir à l’utilisateur un point d’accès unique » reste la principale préoccupation. Elle est stable depuis 2 à 3 ans. La plus forte évolution est de « Permettre un accès en situation de mobilité » suivie de près par « Réduire le nombre des applications existantes ».
Par contre, le « Manque de volonté affiché par les décideurs et managers » et le « Manque de connaissances sur les méthodologies » marquent une forte progression. Résultat, répondre à la question « Comment le faire ? » est devenu la priorité, voire un casse-tête.
En croulant sous un volume de plus en plus important de données, les métiers et les décideurs n’ont pas assez de temps et de recul pour réfléchir à une meilleure gouvernance de la donnée.
Cela va à l’encontre, notamment, d’une meilleure efficacité et sécurité.
Trop, c’est trop !