Les attentes des utilisateurs sont très claires : la maintenance de l’infra et des systèmes critiques devance largement les nouveaux projets numériques !
Nombre de DSI souhaitent se placer à l’avant-garde des technologies et des tendances, et innover au profit de leur entreprise. Ils sont qualifiés de ‘progressistes’. Cependant, la réalité du terrain est autre, et ils continuent de voir leur temps accaparé par les tâches du quotidien et les opérations d’urgence. Une routine opérationnelle qu’il ne peut négliger et dont l’entreprise ne peut se passer.
Ainsi, une enquête IDG montre que la maintenance de l'infrastructure et des systèmes IT critiques est ce qu'on attend de plus de la moitié (56%) des décideurs IT interrogés. Viennent ensuite la réduction des coûts IT (50%) et le support de processus métier plus agiles (41%). A l’opposé, favoriser l'innovation stratégique de la Direction (28%) et former le personnel à la sécurité IT (23%) sont les attentes les moins citées.
La priorité à l’opérationnel et à la maintenance
La majorité des DSI et décideurs IT a peu de choix : ils doivent faire ce qu’on attend d’eux, à savoir en priorité la sécurité et la maintenance de l’infrastructure et des systèmes critiques. Et ils ne peuvent se permettre de négliger ces opérations.
Ces priorités se retrouvent dans l’agenda des équipes IT : elles passent le plus clair de leur temp sur les projets de sécurité (52%), l'implémentation de nouveaux processus ou technologies (52%), et la maintenance et la mise à jour des applications et systèmes (42%).
Une tendance qui perdure depuis des décennies, avec en moyenne 80 % des activités des décideurs IT (70 % pour les mieux lotis) et des équipes informatiques consacrées à l’opérationnel. Un chiffre qui évolue peu, et qui logiquement se retrouve dans les allocations budgétaires de la DSI :
Notons au titre du budget que selon IDG environ 70 % des DSI, de 20 % à 30 % des dépenses technologiques tombent hors de la DSI. Un chiffre qui peut être largement supérieur lorsqu’il s’agit d’implémenter de nouvelles solutions métier accessibles en mode SaaS (Software-as-a-Service). Par exemple dans le marketing ou les RH.
Cloud et analytique en ligne de mire
Le principal des projets d’investissements de l’informatique d’entreprise va aux infrastructures et services cloud (53%). Suivis par l’amélioration des analytiques dans le but d’optimiser la prise de décision. Et la maintenance et la modernisation des infrastructures et services existants, qui viennent clore le Top 3 des dépenses planifiées.
Vers une crise existentielle ?
La question mérite d’être posée, car entre la nécessité d’accompagner l’innovation et la réalité du terrain, le décideur IT est écartelé. Comme l’indique Matthew Smith, President, Demand Generation, IDG Communications, « Ce n'est pas abuser que de dire que les entreprises d'aujourd'hui font face à une crise existentielle : innover ou mourir ? Avec l'internationalisation et la multiplication des startups baignant dans le numérique, les entreprises intelligentes doivent libérer leurs directeurs IT pour qu'ils voient plus loin, au lieu de se concentrer sur les opérations quotidiennes. Mais, même aujourd'hui, le service IT reste trop souvent considéré comme une simple fonction de support. Les leaders IT sont aussi trop surchargés pour faire la différence face à la concurrence. »
Pour autant, l’étude vient démontrer que les décideurs IT se montrent plutôt optimistes sur les compétences qu’ils réunissent dans leur entreprise, signe qu’entre l’analyse et le terrain, il y a souvent un maillon qui trompe les observateurs : l’humain.
Source : « The CIO's Conundrum: Can IT Move from 'Keep the Lights On' to Creative Thinking? », une enquête menée par IDG Connect pour Ivanti
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