Numeum, issu de la fusion de Syntec Numérique et Tech in France, présente une série de suggestions à l’attention des candidats, déclinées en 4 grands thèmes: la formation, l’autonomie stratégiques de la France, la lutte pour la cybersécurité et enfin, la place du numérique dans la décarbonation de l’économie

Premier en lice, le Cigref et 10 associations ou organisations professionnelles, avait publié un manifeste en décembre 2021, portant, notamment, sur l’hégémonie des éditeurs de logiciels et prestataires de cloud américains en Europe. Au mois de janvier, notre article détaillait les propositions du Club des experts de la sécurité de l’information et du numérique (Cesin). Des suggestions très fortes comme la création d’un ministère du numérique et surtout, une véritable protection contre l’espionnage de nos données permises par les lois extraterritoriales, américaines et autres. Au tour de Numeum qui avance 20 propositions majeures et détaillées pour 4 enjeux essentiels.

Au premier rang, figure la formation aux métiers du futur et la numérisation des compétences. Une priorité qui implique une triple action, en matière de formation initiale, professionnelle et avec une attention particulière sur la reconversion, un phénomène massif auquel n’est pas préparé notre système de formation professionnelle.

En second lieu, Numeum, comme le Cigref et le Cesin, engage fortement les politiques à  gagner en autonomie stratégique en inscrivant la France dans la course aux technologies de rupture. Selon cette organisation, les structures gouvernementales actuelles sont insuffisamment adaptées aux enjeux de la transformation numérique, enjeux d’innovation pour l’industrie. Entre autres, il faut financer de manière crédible et suffisante les chantiers stratégiques du futur et de mobilisation de compétences de pointe.

La cybercriminalité et l’enjeu écologique, deux défis majeurs à relever

Le troisième enjeu reste de manière récurrente la cybersécurité. Selon l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), le nombre d’attaques par ransomware a augmenté en France de 255% entre 2019 et 2020. Pour Numeum, il faut sérieusement renforcer la lutte contre les attaques qui affectent nos entreprises et nos organisations et nuisent à la confiance de l’opinion publique dans la technologie. Un frein majeur pour l’adaptation à l’économie numérique globale. Au rang des actions à mettre en œuvre,  figurent, entre autres, la création d’une agence européenne sur le modèle du FBI doté de moyens importants et la mise en place d’un cyber-parquet national bénéficiant d’effectifs et de moyens d’enquête à partir de l’actuelle section J3 du Parquet de Paris.

La quatrième et dernière priorité consiste à faire du numérique le levier majeur de la décarbonation, de la biodiversité et de la protection des ressources rares. Sur ce volet, Numeum se dit conscient de l’enjeu environnemental et climatique global. Le numérique doit réduire ses externalités négatives comme les autres secteurs d’activité. Mais il doit être aussi un outil essentiel au service de la transition écologique.

Autant de propositions pour les candidats et qui, à ce jour, ne figurent pas dans leurs déclarations et dans les débats médiatiques.