Le Baromètre de la transformation industrielle constate que la crise sanitaire a eu un impact fort sur l’industrie française. Résultat, la moitié des dirigeants français interrogés annoncent vouloir améliorer la résilience de leur supply chain et passer d’une logique de réduction des couts à une logique de différenciation compétitive.
Réalisée par KPMG France et La Fabrique de l’Industrie, la nouvelle édition de ce baromètre (menée auprès de 900 industriels français), constate que la crise sanitaire a touché l’ensemble de l’industrie française, mais de façon très inégale.
Toutes les supply chains ont été impactées avec des difficultés à maintenir une continuité opérationnelle dans un contexte de demande et d’approvisionnement incertain et instable.
En effet, les effets secondaires de la crise sanitaire (tension sur les matières premières et les composants électroniques, crise des containers, manque de chauffeurs poids lourds…) vont se faire sentir encore pendant de longs mois.
Une logique de différenciation compétitive
Les dirigeants français sont donc de plus en plus attentifs aux risques liés à leur supply chain, dont la résilience est depuis 18 mois, un des enjeux de préoccupation majeure des chefs d’entreprise.
De façon plus générale, ce baromètre dresse un premier bilan de la façon dont les entreprises industrielles françaises ont passé la crise de 18 derniers mois. Il apparait ainsi que cette crise sanitaire a touché l’ensemble de l’industrie française, mais de façon très inégale :
- Les industries de process, l’agroalimentaire et la pharmacie ont enregistré une progression de leur chiffre d’affaires et de leur résultat
- Le textile-habillement, le bois-papier, l’automobile, la métallurgie, l’aéronautique, l’informatique et l’électronique, les industries électrique et ferroviaire ont enregistré une baisse du chiffre d’affaires et du résultat
- Globalement, 39 % des industriels français n’ont pas constaté de diminution de leur chiffre d’affaires liée à la crise de la Covid-19 et 48 % d’entre eux ont préservé leur résultat sur la même période.
Le baromètre révèle que 56 % des dirigeants français visent à améliorer la résilience de leur supply chain – qui est d’ailleurs en tête des achats de logiciels - en vue d’une prochaine crise et vont en profiter pour passer d’une logique de réduction des couts à une logique de différenciation compétitive.
Pour ce faire, la supply chain de demain se reconstruira autour de six axes de transformation :
- Centrée sur les clients : la supply chain doit offrir un avantage concurrentiel basé sur la compréhension et la satisfaction des attentes du client, avec une chaîne prenant en compte la segmentation des clients et de leurs attentes
- Plus courte : ajuster l’organisation et le fonctionnement des flux, pour faciliter une production et une livraison de proximité et une réactivité accrue, avec une meilleure flexibilité et résilience aux aléas
- Collaborative : renforcer le modèle d’exploitation intégrant les fournisseurs, sous-traitants et partenaires amont et aval pour plus de fluidité et une meilleure anticipation des risques
- Assurant le contrôle de bout en bout de la chaîne de valeur : être plus collaboratif, transparent et factuel, avec des cellules de supervision qui alimentent la prise de décision humaine, en exploitant l’ensemble des données de l’écosystème
- Responsable : la supply chain doit adopter des pratiques éthiques et responsables en ligne avec l’intérêt social et la « raison d’être » (normes, traçabilité, partenariats, empreinte carbone)
- Transformée par le digital : intégrer les nouvelles technologies dans les composantes de la chaîne de valeur (IoT, mais qui n’est pas sans risques, échanges en temps réel, micro-demand planning…) pour pouvoir répondre aux enjeux précités.
« La supply chain est plus que jamais au centre de la relation client. Concevoir une supply chain plus agile, plus résiliente et plus efficace, basée sur la compréhension et la satisfaction des attentes des clients pour leur assurer une réponse différenciante, constitue un élément stratégique dans la transformation des entreprises. À plus forte raison dans une période où les approvisionnements et la demande sont instables et incertains », souligne Didier Krick, Associé KPMG France, Operations and Performance Strategy