Le secteur des mainframes et ses applications propriétaires serait-il en train de se faire avaler par le cloud ? C’est ce que déclarent les décideurs informatiques dans une enquête sur la modernisation des mainframes.

En quelques années le cloud et ses services SaaS, PaaS et IaaS ont provoqué une migration massive vers les services en ligne. À tel point qu’il n’est plus question pour les entreprises, sauf dans des cas spécifiques, de recourir à l’achat de licences à vie. Durant cette vague submersive du cloud, un secteur est resté à l’écart, presque intouché, c’est celui des mainframes. Une enquête menée par Vanson Bourne pour le compte LzLabs, le spécialiste de la modernisation des plateformes héritées, montre que cet état de fait est en train de changer.

D’après le rapport, « les entreprises cherchent à réduire l’écart entre les applications sur les plateformes héritées, et celles dans les systèmes ouverts ou le cloud. Les initiatives de transformation numérique postpandémie ont stimulé la modernisation de l’informatique ». Selon les chiffres, 71 % des organisations déclarent être en train de passer, ou avoir passé, par un processus de modernisation de l’informatique, contre 64 % en 2019 et 61 % en 2018. Dans ce paysage de transformation généralisée, la tendance en matière de modernisation informatique des mainframes entame à son tour un mouvement vers le cloud.

Transférer les connaissances des équipes mainframe

Selon le rapport de LzLabs, « les décideurs informatiques ont désormais une vision beaucoup plus claire des objectifs qu’ils veulent réaliser avec leurs ressources mainframe, et de la manière d’y parvenir ». Les personnes interrogées ont cité comme principaux avantages de la migration des applications hors des mainframes, une meilleure capacité à tirer parti du cloud (52 %), une augmentation de la vitesse de développement et de test des applications (44 %) et la liberté de choix du fournisseur de plateforme (33 %).

Parmi les motivations à l’origine de ce début de mouvement, les décideurs veulent transférer les connaissances de leurs équipes mainframe vers les équipes informatiques. Le rapport souligne qu’une majorité des responsables informatiques mondiaux interrogés (88 %) a déclaré être préoccupée par le manque de compétences entre les collaborateurs confirmés et les juniors de leurs équipes mainframe. Ils ont souligné le besoin urgent d’initiatives de modernisation qui permettent le transfert de connaissances essentielles entre collègues.

Fait encourageant, 80 % des personnes interrogées ont déclaré que si les applications écrites dans des langages hérités pouvaient être placées dans un environnement de développement moderne, la nouvelle génération de développeurs de leur organisation pourrait apprendre à les gérer.

Le cloud s’impose comme la solution privilégiée

À présent qu’elles sont prêtes à adopter les plateformes ouvertes pour migrer leurs applications mainframe, les entreprises choisissent massivement le cloud comme environnement cible pour ces charges de travail. Ce choix souligne, selon le rapport, la reconnaissance croissante des environnements cloud comme une plateforme viable pour développer et transformer les actifs informatiques critiques.

Le cloud présente désormais la plus forte proportion de développement de la modernisation de l’informatique et a connu une hausse substantielle depuis 2018 (47 % en 2021, contre 32 % en 2019 et 27 % en 2018). En outre, 82 % des personnes interrogées déclarent qu’elles utiliseraient des modèles de déploiement de cloud public ou hybride si elles devaient faire sortir les applications de leur organisation du mainframe.

Pour réaliser cette enquête, le cabinet Vanson Bourne a interrogé 650 décideurs informatiques au sein 'organisations en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, dans la région DACH, en Italie, en Espagne et dans les pays nordiques ; dans des secteurs verticaux tels que les services financiers, les télécoms, l’informatique et les administrations. Les personnes interrogées, provenant d’organisations des secteurs privé et public comptant au moins 250 employés, ont été interrogées en septembre 2021.