Le besoin d’optimiser les dépenses IT, tout en bénéficiant des avantages de la transformation numérique, pousse les entreprises à demander de plus en plus à leurs intégrateurs de remplir un rôle de conseiller, pour réduire les coûts et pérenniser leurs investissements. 

Au regard de l’évolution technologique des entreprises en général et de la transformation numérique en particulier, la période actuelle est à la fois enthousiasmante et implacable. Enthousiasmante, car les technologies de l’IT se sont avérées être des outils anti-crise efficaces. Ils permettent aux entreprises de parer à certaines éventualités, comme le télétravail lors des confinements successifs, et d’améliorer leurs opérations, processus et autres besoins servant la compétitivité et l’innovation. De l’autre côté, l’accessibilité de ces technologies n’a jamais été aussi simple, grâce à l’économie de la souscription. Cependant, avec la complexité viennent les problèmes, car la pile technologique s’est compliquée à un point tel qu’il est nécessaire de se faire accompagner pour l’intégrer dans l’existant.

En effet, la technologie est devenue intimement liée aux performances de l’entreprise, à sa capacité d’adaptation aux conditions changeante, la fameuse agilité, à son attractivité et à la sécurité de ses données. Les besoins sont énormes et immédiats. Pour preuve : malgré les crises, les pénuries et le manque de visibilité sur l’avenir, la demande de produits et services basés sur le cloud ne faiblit pas. Malgré les crises qui obèrent les capacités d’anticipation(géopolitique, chaîne d’approvisionnement, pandémie…), malgré les pénuries de personnel et de composants ainsi que l’inflation galopante, l’appétit des entreprises pour la transformation ne faiblit pas.

Le rôle de l’intégrateur évolue vers plus de conseil

Pour les professionnels des services informatiques, cela s’est traduit par une augmentation de leur activité dans le domaine de l’adoption du cloud, ce qui a conduit les cabinets de conseil à étendre leurs capacités en matière de services cloud par des investissements, des acquisitions et des collaborations. Dans cet environnement en crise et ne sachant pas de quoi demain sera fait, les entreprises s’appuient de plus en plus sur les conseils de leurs fournisseurs/intégrateurs. Pour les conseils et l’accompagnement, mais pas seulement explique un article publié par Jiliti, l’ex-division d’Econocom de gestion et de maintenance des infrastructures.

D’après ses spécialistes, « une relation collaborative client/fournisseur contribue efficacement à l’optimisation des budgets IT ». Convaincues que l’IT est un moyen d’accélérer le business, les entreprises ont des demandes de plus en plus fortes en matière de conseil et d’accompagnement. À tel point que le rôle d’intégrateur évolue subrepticement vers plus de conseil. Selon Jiliti, le DSI qui avait les pleins pouvoirs sur l’IT est aujourd’hui challengé par sa direction, par les directions métiers et par le DAF.

L’approche « appel d’offres » est dépassée

Il doit donc se faire assister par l’intégrateur dans l’optimisation de ses infrastructures (besoins, budgets et services souhaités), l’identification des facteurs de risque des nouveaux projets, dans ses calculs de ROI et dans sa communication vis-à-vis de ses interlocuteurs. « En ce sens, expliquent les spécialistes de Jiliti, une approche classique totalement basée sur des appels d’offres n’est plus adaptée à ce besoin de communication permanente avec les métiers ».

En effet, cette procédure ne suffit plus à définir les besoins de l’entreprise et une relation plus proche est nécessaire. La démarche d’assistance consiste à établir quels sont les objectifs métiers de l’entreprise et travailler avec elles sur les moyens techniques dont elle aura besoin dans la durée pour les atteindre. « Disposer de ces informations et pouvoir travailler sur la durée permet aux experts des infrastructures IT de négocier au mieux avec les constructeurs. C’est la véritable valeur ajoutée que doit avoir un intégrateur pour son client. Le fait d’être réellement indépendants vis-à-vis des fournisseurs de matériels nous permet de les mettre en concurrence sur chaque projet et les gains engendrés peuvent être très significatifs », affirme Jiliti.

De fait, pour permettre à l’intégrateur de négocier avec ses fournisseurs, il doit avoir une vision globale et sur le long terme de l’évolution du SI de son client. C’est la raison pour laquelle, Jiliti préconise des contrats globaux. Les contrats personnalisés et la massification des ressources IT doivent amener les DSI à s’interroger sur les besoins applicatifs, affirme-t-il. « Dans un contrat de maintenance informatique, le tiers mainteneur prend en charge le volet hardware de l’infrastructure. Les constructeurs de mainframe vendent leurs solutions, mais aussi un support sur la durée. C’est une réassurance qui coûte extrêmement cher aux DSI et qui est parfois inutile. Travailler sur ce qui est réellement utile et ce qui ne l’est pas est un moyen de réaliser de fortes économies en termes de budget de fonctionnement ».