À compter du 24 octobre 2025, Microsoft arrêtera le support de Windows 10 entraînant les entreprises dans une migration dont beaucoup ne veulent pas ou ne sont pas prêtes.

La migration vers Windows 11 promet de se faire dans la douleur ou pas du tout pour 50 % du parc informatique des entreprises. C’est la conclusion d’une étude (Predicting Windows 11 Upgrades in Corporate IT) réalisée par Nexthink, le spécialiste de la gestion de l’expérience client. La sortie de Windows 11 rappelle l’échec de celle de Vista en son temps, mais avec une grosse différence toutefois : Microsoft assume ces changements concertés avec le marché et les fabricants d’ordinateurs pour mieux sécuriser les plateformes sous Windows.

Basée sur l’analyse de 3,12 millions d’ordinateurs anonymisés dans 457 organisations évoluant sur 8 secteurs différents, l’étude révèle que seuls 40 % des ordinateurs sont prêts pour la migration vers Windows 11. En cause, les exigences plus strictes, et annoncées à l’avance, du nouvel OS. Les 60 % d’ordinateurs non compatibles devront être remis à niveau estime l’étude. Parmi les autres dispositifs analysés, 25 % étaient presque prêts, tandis que plus de 35 % ne l'étaient pas du tout, nécessitant de facto d'importantes mises à jour. Les équipes devront également identifier le bon processus et le moment le plus opportun pour réaliser cette migration.

Manuellement, 15 minutes sont nécessaires par machine

L’étude estime par ailleurs que si le processus de migration est fait manuellement,  quinze minutes par machines sont nécessaires pour l’accomplir. Une estimation prudente mais qui peut rapidement déborder. En effet, certains secteurs sont plus avantagés que d’autres. Ceci sans compter le nombre encore trop important d’ordinateurs qui tournent encore sous Windows 95, dans l’industrie par exemple. Cependant tant qu’ils remplissent leurs fonctions, leurs propriétaires ne voient pas la nécessité de les remplacer, même s’ils représentent un risque certain pour la sécurité. Ceci sans parler des « black boxes » que personne ne veut remplacer parce qu’elles remplissent parfaitement leur rôle, quel que soit leur état.

D’après l’étude, certains secteurs sont beaucoup moins bien lotis que d’autres. Des industries comme la santé et les entreprises pharmaceutiques préfèrent continuer à faire tourner d’anciens systèmes d'exploitation pour garantir la compatibilité des applications critiques. L’étude s’est intéressée à huit secteurs, et c’est celui des biens de consommation qui est le mieux loti avec 68 % de plateformes prêtes à migrer. A contrario, ce sont les entreprises de l'énergie et les services publics qui possèdent le plus d'appareils et de systèmes d'exploitation obsolètes. Certains secteurs comme la santé et l'industrie pharmaceutique ont en effet tendance à conserver des systèmes d'exploitation plus anciens afin de s'assurer que les applications critiques soient compatibles et préalablement testées sur les nouvelles versions de Windows.

Évaluer en amont la compatibilité et les performances du parc

« Notre étude confirme qu'une bonne connaissance de l'environnement numérique de chaque collaborateur, la sélection du meilleur périmètre de pilotage et une compréhension précise de ce qui doit être effectué en amont, permettront aux entreprises de bénéficier rapidement de ces nouvelles fonctionnalités tout en minimisant les risques », affirme Yassine Zaied, directeur de la stratégie chez Nexthink.

Cependant, les choses ne sont pas si désespérées qu’elles apparaissent. Par rapport à l’époque de Vista, les entreprises disposent d’outils qui remontent un grand nombre de données sur les postes de travail et le fonctionnement des applications. Une grande quantité de données est récoltée allant de l’inventaire du matériel aux garanties en passant par les alertes. Les progrès réalisés grâce à la conteneurisation permettent également le conditionnement des applications pour minimiser les dysfonctionnements. À présent, les tests d’applications sont automatisés et intégrés dans le processus de migration, de manière à libérer les équipes de tâches fastidieuses pour se consacrer aux cas difficiles. Forts de ces outils, le rapport conseille aux équipes informatiques d’évaluer avec précision la compatibilité et les performances de leur parc au plus tôt afin de minimiser les coûts, les retards et les ruptures opérationnelles.