Malgré des perspectives économiques incertaines, une majorité d’entreprises mondiales place son salut dans les technologies numériques. D’après une étude d’Equinix, le niveau des investissements devrait rester haut.

Depuis que la crise pandémique a frappé, il a souvent été question des répondants en première ligne pour désigner les travailleurs de la santé et les services vitaux, cependant il n’a jamais été question des services informatiques sur le front de la continuité de l’activité. Ils ont dû faire face à la plus grande crise jamais expérimentée avec l’arrêt de l’économie et la disruption des chaînes d’approvisionnement. D’après l’enquête 2022 Global Tech Trends, publiée par Equinix, plus d’un décideur informatique français sur deux (51 %) a accéléré la transformation de son organisation en réponse à la crise, et près de la moitié (45 %) des sondés confirme que leurs budgets informatiques ont augmenté.

Pour l’heure, la visibilité n’est pas meilleure. Car, même si la pandémie et la guerre ont été intégrées dans les décisions, les incertitudes créées par leurs conséquences et l’aggravation de tendances antérieures (pénurie de profils, de composants et de matières premières, inflation, désorganisation de la chaîne logistique, augmentation des taux des banques centrales et resserrement monétaire…) créent un climat d’incertitude économique persistant.

Pourtant, c’est maintenant que doivent être prises les décisions qui donneront un avantage compétitif lorsque cette période prendra fin, si elle doit prendre fin un jour, car beaucoup prédisent que cette « nouvelle normalité » est partie pour durer. En effet, le monde de la tech se prépare aux nouveaux cas d’usage et au saut dans l’informatique autonome, entraînant les entreprises dans une course sans fin. L’agilité et les nouveaux cas d’usage de l’IoT et de l’Edge computing, l’intégration de l’IA et du ML dans les processus de décision et l’automatisation qui conditionnent l’entreprise « data driven », la cybersécurité et le cloud constituent le creuset des nouvelles entreprises qui émergeront de la crise. Des entreprises supposées à l’épreuve de l’incertitude des temps qui viennent, car plus agiles.

Continuer, malgré tout, à investir

C’est ce qui explique leur intention de continuer, malgré tout, à investir dans les technologies. De plus, les besoins en infrastructure informatique des entreprises du monde entier ont considérablement évolué, sous l’impulsion d’une économie de plus en plus sans frontières et de la croissance des applications numériques sensibles à la latence. C’est le constat dressé par l’étude d’Equinix, Global Tech Trends 2022, qui rappelle que toute disruption est aussi une opportunité. « Donner la priorité aux stratégies technologiques innovantes et, surtout, flexibles, rester agile face aux menaces croissantes pour la sécurité et planifier les expansions géographiques et numériques sont quelques-unes des façons dont les répondants se positionnent pour être prêts pour la prochaine normalité », explique le rapport.

Dans ce contexte, le cloud apparaît comme le composant essentiel de ces stratégies. Les modèles de cloud hybride constituent l’approche de déploiement la plus courante pour les décideurs informatiques du monde entier. Il existe toutefois des différences significatives entre les régions en la matière, le cloud privé étant plus courant dans les régions AMER (38 %) et EMEA (37 %) qu’en Asie-Pacifique (22 %), où le cloud public est privilégié (28 %).

En France, 64 % naviguent vers un modèle XaaS

En France, 64 % des répondants ont prévu de migrer davantage de fonction métiers vers le cloud. Parmi ces derniers, 34 % comptent migrer plus d’applications critiques et 41 % des fonctions de sécurité. Et ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin : 60 % des sondés sont en pleine transition vers un modèle XaaS (everything as a service). Ce changement est motivé par leurs besoins de simplifier leur infrastructure informatique (57 %), d’améliorer leur flexibilité (55 %) et de réduire les coûts (52 %).

Bien entendu, aucune stratégie informatique ne peut être gagnante si les volets cybersécurité et conformité n’en sont pas le fondement. C’est pour cette raison que 84 % des décideurs informatiques français placent l’amélioration de leur stratégie en cybersécurité comme leur priorité. Une réaction qui s’explique par le nombre croissant de cyberattaques (37 % en plus en 2021 d’après l’Anssi). En outre, 83 % considèrent leur conformité en matière de données comme essentielle, tandis que 82 % soulignent la nécessité d’assurer la pérennité de leurs activités.