Après une année 2020 qui a connu des baisses et des hausses sporadiques (hausse globale de 11 % tout de même), 2021 est une année euphorique pour les ventes de semiconducteurs. Mais la crise risque de durer, à cause d’une demande qui reste soutenue et les confinements de retour en Chine.
D’après un dicton paysan, « c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses », et dans le cas des statistiques sur les ventes de semiconducteurs, le bilan de 2021 est plus qu’excellent pour l’industrie. Suivant le baromètre ACSIEL, l’alliance des industries de l’électronique, l’année a été plutôt euphorique pour le marché français, ceci malgré les pénuries, les difficultés d’approvisionnement (transport et logistique) et la hausse des prix des produits finis et des composants.
Ainsi, le marché français des semiconducteurs a enregistré une croissance de 18 % au quatrième trimestre 2021 (dont 23 % de plus pour les ventes directes et plus 12 % via les circuits de distribution). Le montant total du marché s’élève à 497 millions d’euros, selon Acsiel Alliance Électronique. Cela représente une croissance de 20 % par rapport au quatrième trimestre 2020. L’année 2021 s’est quant à elle soldée par une croissance de 18 % au global, et à 1,88 milliard d’euros.
Une situation qui risque de durer
Certes, le quatrième trimestre est traditionnellement celui des plus fortes ventes, mais celles de 2021 ont dépassé les attentes. La forte hausse sur l’année est aussi imputée au fait que les entreprises clientes (fabricants, distributeurs et intégrateurs) essayent tant bien que mal de constituer des stocks. D’un autre côté, l’organisation des professionnels des semiconducteurs estime que le niveau des stocks de semiconducteurs est élevé dans l’ensemble de la chaîne de valeur. En effet, la pénurie de certains matériaux et pièces entrant dans la fabrication des produits électroniques freine la production chez les fabricants. Une situation qui provoque une décorrélation entre la forte demande de semiconducteurs et la croissance de la production industrielle.
Dans le même temps, des tensions persistent sur plusieurs familles de semiconducteurs (notamment dans le secteur automobile). Alors que les carnets de commandes sont déjà bien remplis pour 2022, les délais de livraison se sont rallongés inexorablement. Conséquence : la situation dans toute la chaîne de production devrait rester tendue pendant quelques mois encore avec des pénuries dues notamment à la guerre en Ukraine et des fermetures d’usines en Chine liées à la reprise des cas de Covid-19.