Après deux ans d’incertitudes et d’efforts pour organiser la continuité de l’activité et la résilience, les chefs d’entreprise s’attendent à un avenir toujours marqué par le Covid-19, dans un environnement aggravé par l’inflation et la pénurie de talents.
Après avoir passé l’année 2020 à organiser la continuité de l’activité et 2021 à renforcer la résilience via le numérique, les priorités des dirigeants d’entreprises en 2023 reposent sur un peu plus de certitudes qu’il y a quelques mois. Pour ce futur proche, les dirigeants se concentrent sur la lutte contre l’inflation, le recrutement et la fidélisation des talents, la gestion de la chaîne d’approvisionnement et les réglementations en matière de données et de confidentialité.
Le retour de l’inflation est une mauvaise nouvelle pour l’économie en général et les clients finaux. Déjà aggravée par les difficultés d’approvisionnement et l’augmentation de la demande, celle-ci risque d’être durable. L’environnement géostratégique n’incite pas à l’optimisme non plus, avec des mesures de rétorsion qui touchent les circuits commerciaux européens. De fait, l’inflation n’a jamais été aussi élevée depuis 40 ans, les marges des entreprises sont érodées par l’augmentation des prix des matières premières, les difficultés d’approvisionnement et l’augmentation des salaires. Le tout dans un environnement de changements de paradigmes sociaux/sociétaux et de relation entre salariés et entreprises.
De la pandémie à l’endémie
D’après l’étude Pulse Survey : Executive views on business in2022 de PwC, près de 70 % des chefs d’entreprise pensent que la crise du Covid-19 passera du statut de pandémie à celui d’endémie à la fin 2022, et beaucoup s’attendent à ce que l’inflation reste élevée tout au long de l’année. En fait, 62 % des chefs d’entreprise interrogés sont susceptibles de répercuter les augmentations de prix sur les clients cette année.
Parallèlement, les chefs d’entreprise annoncent qu’ils augmenteront leurs investissements dans ce qu’ils considèrent comme les principaux moteurs de la croissance cette année. Pour plus des trois quarts d’entre eux (77 %), la capacité à recruter et à conserver les talents est le facteur le plus important pour atteindre la croissance. Ils entérinent en cela certaines études qui affirment que l’accélération numérique est ralentie, voir freinée par les problèmes de recrutement. Les membres des conseils d’administration considèrent la gestion des talents comme un problème majeur, 73 % d’entre eux prévoyant de consacrer plus de temps aux efforts en matière de main-d’œuvre et de diversité, d’équité et d’inclusion (DE&I).Peu optimistes sur l’avenir, seulement 31 % des répondants s’attendent à ce que la pénurie de talents s’atténue cette année.
Attirer et retenir les talents
Pour lutter contre ce phénomène, les chefs d’entreprise prévoient de maintenir un certain nombre d’initiatives pour retenir et attirer les talents, notamment en proposant des options de travail hybride aux employés (43 %), en augmentant les possibilités d’avancement et de perfectionnement (36 %), en augmentant la rémunération des employés (31 %), en faisant du travail à distance une option permanente (30 %) et en améliorant les avantages sociaux des employés (30 %). Voir les « principaux résultats de l’enquête » ci-dessous pour plus de détails.
« Alors que les employeurs cherchent à attirer et à retenir les talents, ils réorientent leurs investissements vers leurs employés, en créant des opportunités de travail significatives, en investissant dans l’apprentissage et la montée en compétence, et en créant des opportunités d’avancement de carrière, tout en offrant de nouvelles options de travail flexibles pour répondre aux besoins personnels des employés, a déclaré Julia Lamm, directrice principale de la transformation de la main-d’œuvre chez PwC. 2022 sera une année importante pour les employeurs, qui devront instaurer un climat de confiance entre employeurs et employés, tout en cherchant à stabiliser leurs équipes et à se positionner pour la croissance ».