L’impact de l’utilisation du cloud sur l’agilité des entreprises et leur compétitivité est indéniable, mais malgré tous ses avantages, ce mode de consommation des technologies ne tient pas toujours ses promesses, notamment celle de réduire les coûts.
Les zélateurs du passage au cloud ont toujours cité comme argument principal la réduction des coûts. Il s’agit là aussi bien des coûts d’utilisation que les coûts de la migration. Cependant, la réalité est bien plus nuancée, selon une étude publiée par Couchbase. Le fournisseur de plateforme de base de données d’entreprise y révèle que « les entreprises françaises font face à des fournisseurs de service qui ne répondent pas à leurs besoins en termes de sécurité et de performance, et qui ne sont pas à la hauteur de leurs exigences en termes de contrôle et de conformité ». Une situation qui a pour résultat une augmentation des coûts de migration allant jusqu’à 37 % par rapport aux prévisions initiales.
L’enquête a été menée auprès de 650 décideurs IT seniors aux États-Unis, en Europe, en Israël et en Turquie. Selon le rapport, les entreprises françaises dépensent en moyenne 34 millions d’euros par an en services cloud, dont plus de 7 millions en coûts additionnels liés aux manquements de service. D’ici 2025, les entreprises françaises comptent bien continuer d’investir dans cette transition. Environ 56 % du total des dépenses IT seront affectées au développement de l’infrastructure cloud et, aujourd’hui, près de 60 % de leurs objectifs de transition semblent être atteints.
Incompréhension de la structure tarifaire
Interrogés sur leurs principales préoccupations concernant leur infrastructure cloud, 38 % des personnes interrogées en France citent la sécurité des données et l’adaptation aux besoins numériques de demain, et 36 % s’inquiètent de la compréhension de la structure tarifaire. En effet, la dynamique de la migration vers le cloud s’accompagne souvent par des manquements identifiés par les répondants comme ajoutant aux complications et aux coûts. En voici un résumé :
- les services cloud ne répondent pas aux attentes et ne font que renforcer les complications et les coûts. Plus d’un tiers (37 %) des entreprises françaises ont déclaré que les services de cloud adoptés au cours des trois dernières années n’avaient pas répondu à leurs attentes. Pour 52 % des répondants, les décisions passées en matière de cloud ont rendu les projets actuels plus difficiles et surtout plus coûteux pour 58 % des décideurs interrogés ;
- facteurs contribuant aux dépenses supplémentaires : le manque de visibilité sur les possibilités d’optimisation des coûts, des fonctions de sécurité et de conformité insuffisantes, des offres tarifaires rigides, et qui ne proposent pas dans un même package l’ensemble des services dont l’entreprise a besoin, des outils de gestion qui ne permettent pas le contrôle nécessaire, des données qui ne sont pas stockées là où elles le devraient être pour répondre aux exigences réglementaires ou de performance, et enfin le verrouillage des fournisseurs qui ne permet pas aux entreprises de bénéficier de l’infrastructure cloud spécifique dont elles ont besoin ;
- entreprises confrontées à des limitations de services : 78 % des entreprises françaises interrogées ont investi dans une infrastructure de base de données dans le cloud, mais n’ont pas été en mesure de la gérer exactement comme elles le souhaitaient. Face à ces manquements, 59 % des entreprises françaises ont dû revoir à la baisse leurs ambitions de transition.