Les lois évoluent rapidement en raison de facteurs tels que la mondialisation, les progrès technologiques et l'évolution des normes sociétales. Chaque nouvelle législation s'accompagne de son propre ensemble de règles et d'exigences, jetant un peu plus les responsables informatiques dans la perplexité quant à leur conformité.

La complexité de la pile technologique des entreprises s’est aggravée avec l’empilement au cours des années de solutions, chacune spécialisée dans son domaine afin de couvrir les besoins multiformes des entreprises. Ces outils peuvent avoir leurs propres architectures de données, ce qui complique leur intégration transparente dans les systèmes existants ou entre eux.

En effet, le terme "taxe d'intégration des données" fait référence aux coûts et aux efforts supplémentaires liés à l'intégration de ces diverses solutions ponctuelles. Ces coûts peuvent être financiers, en termes d'achat d'outils d'intégration ou d'embauche d'experts pour gérer l'intégration. Ils peuvent également être opérationnels, car l'intégration de divers systèmes implique souvent des processus complexes qui peuvent prendre du temps et être source d'erreurs.

Cela est sans doute à l’origine de l’inquiétude des décideurs. Selon une étude de Cloudera, 84 % des décideurs informatiques français s’inquiètent de la conformité de leurs données. Ce haut pourcentage montre que la conformité n'est pas seulement une question réglementaire, mais aussi une composante essentielle de la stratégie de gestion des données des entreprises.  

La crainte persistante de la perte de contrôle sur les données

L’étude Evolve Data Study a été menée (entre mars et avril 2023) auprès de 850 décideurs informatiques responsables de l’analyse des données au sein de leur organisation dans la région EMEA : Royaume-Uni (200), France (200), Allemagne (200), Espagne (100), Italie (100), Moyen-Orient (50). Les personnes interrogées travaillent au sein d'organisations comptant plus de 1 000 employés dans les secteurs suivants : finance, banque, assurance, production, télécommunications, commerce de détail et e-commerce, santé et life sciences, gouvernement et secteur public, technologie et logiciels, énergie, éducation, médias, loisirs et divertissements.

Un autre point notable de l'étude est la crainte exprimée par 65 % des répondants quant à la perte de contrôle sur les données au sein de leur organisation. Cette inquiétude est symptomatique des défis posés par la gestion des volumes croissants de données dans un environnement technologique complexe et basé sur des dépendances et des architectures diverses. Les responsables informatiques expriment par là la difficulté de maintenir un équilibre entre l'exploitation efficace des données et le respect des contraintes réglementaires.  

Le cloisonnement des données en silos est un frein

L'étude souligne également que 60 % des décideurs informatiques considèrent que le cloisonnement des données entrave leur capacité à se conformer aux réglementations. Ce problème de cloisonnement, souvent dû à l'utilisation de différentes solutions de gestion de données, crée des silos qui compliquent l'accès et la gestion unifiée des informations. Par conséquent, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises de gérer leurs données de manière cohérente et conforme.

En outre, 84 % des répondants indiquent que l'intégration de solutions ponctuelles pour l'analyse et la gestion des données rend la conformité encore plus complexe. Cette approche fragmentée, bien qu'elle puisse sembler bénéfique à court terme pour des besoins spécifiques, se traduit en réalité par une augmentation de la complexité et des coûts opérationnels. Les entreprises sont ainsi confrontées à ce que l'on pourrait appeler une "taxe d'intégration" des données, où le coût et les efforts nécessaires pour intégrer diverses solutions augmentent significativement le coût global de gestion des données.  

La conformité doit être constante et omniprésente 

Plus de 8 décideurs informatiques français sur 10 (82 %) estiment que cette intégration a entraîné une augmentation des coûts liés à la donnée. Cette situation est exacerbée par le fait qu'un quart des répondants (25 %) considère l'intégration de ces solutions comme un défi majeur. De plus, l'étude révèle que les entreprises consacrent plus d'un quart (28 %) de leur budget informatique annuel à la gestion des données. Ce chiffre est indicatif de l'importance et du coût de la gestion des données dans l'environnement commercial moderne.

« Alors que les données continuent de prendre de l'ampleur, la conformité reste un défi de taille pour de nombreuses organisations. Les innovations émergentes telles que l'IA ajouteront davantage de complexité et, avec des nouvelles réglementations qui se profilent, il sera de plus en plus complexe de rester conforme, commente Sophie Papillon, regional vice-president France chez Cloudera. Les organisations doivent désormais considérer les données comme un actif essentiel, tout en veillant à ce que la conformité soit maintenue de manière constante et omniprésente ».