Le métier de Risk managera beaucoup évolué ces dernières années, mais même s’il reste l’apanage de profils expérimentés (45 ans et plus), le métier se féminise et attire des profils d’horizons divers avec des formations le plus souvent généralistes.
Certains métiers dans les entreprises subissent une évolution sans précédent que l’on peut classer sous le concept schumpetérien de destruction créative. À l’ère de l’intelligence artificielle, du big data et de la mobilité hyperconnectée, la transformation doit se faire sur plusieurs niveaux, mais en fin de compte, elle doit profondément intégrer les changements technologiques et organisationnels. Les métiers du Risk management n’échappent pas à cette règle.
Le rôle de Risk manager est d’anticiper les risques et d’assurer le développement de modèles de risque impliquant plusieurs types de risques, cyber, financier, les risques de marché, de crédit, opérationnels… Les gestionnaires de risques doivent posséder d’excellentes compétences relationnelles et analytiques, ainsi que la capacité d’appliquer ces compétences à une variété de processus.
Le métier a beaucoup évolué ces dernières années
Selon le dernier Baromètre des métiers du Risk Management —Édition 2022, publié par l’AMRAE (Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise), le métier a « beaucoup évolué ces dernières années et le terme Risk manager englobe désormais plusieurs réalités d’une même fonction, réalités parfois difficiles à comprendre et à expliquer ». Cette septième enquête métier a été adressée aux 950 adhérents Risk managers de l’AMRAE en décembre 2021 et a bénéficié d’un fort taux de réponse puisque 236 Risk Managers (soit 25 % qui l’ont complétée).
Depuis2019, les répondants évoluent globalement dans les mêmes types d’entreprise. Plus de 89 Risk Managers ayant répondu appartiennent soit à de grands comptes (CA de 1,5 milliard d’euros, 5 000 salariés ou plus), soit à des ETI (CA moins de 1,5 milliard d’euros, 5 000 salariés ou plus). Les autres organisations (PME/PMI/TPE, secteur public, associations, ONG) sont moins représentées, même si la fonction commence à émerger dans le secteur public. En ce qui concerne les PME/PMI/TPE, la fonction de Risk Manager est encore le souvent assurée soit par le directeur général soit par le directeur financier soit par le directeur juridique.
Des profils majoritairement expérimentés
La fonction de Risk manager est majoritairement occupée par des profils expérimentés : 63 % des répondants sont âgés de plus de 46 ans en moyenne. Par exemple, le profil moyen du Top Risk manager de 49 affiche une expérience de 14 ans dans le domaine de la gestion des risques, contre 9 ans d’expérience seulement pour le profil RiskManager de 45 ans d’âge.
Plus étonnant encore, l’enquête révèle une diminution du nombre de Risk managers de moins de 35 ans. Entre 2017 où ils étaient 18 % à occuper ce poste, ils sont passés à 15 % en 2019, puis 10 % en 2021. L’étude n’explique pas ce vieillissement, mais on peut conjecturer qu’avec la complexification des réglementations, l’augmentation des risques cyber et le durcissement des règles de conformité, les entreprises préfèrent les profils présentant une solide expérience professionnelle. Concernant les postes à responsabilité élevée, la moyenne d’âge est logiquement plus élevée : 55 % des Top Risk Managers ont entre 46et 55 ans.
Un métier qui se rapproche de la parité
De même, la proportion d’hommes occupant le poste a tendance à baisser aussi : ceux-ci étaient 57 % à occuper le poste en 2019 et 55 % en 2021. Les femmes sont passées de 43 % en 2019 à 45 % en 2021. Une faible augmentation sur 3 ans, mais sur la durée, le mouvement est continu. Depuis le premier baromètre de l’AMRAE, édité en 2009, ce nombre a doublé, passant de 22 % en 2009 à 45 % en2022. « Cette dynamique globale devrait progressivement, et mécaniquement, s’étendre aux postes de Top Risk Managers dans les prochaines années », affirme le rapport. Une progression vers la parité qui est confirmée par les chiffres internes de l’AMRAE : 49 % de Risk managers femmes et 51 % de Risk Managers hommes dans la base des adhérents de l’AMRAE.
S’il attire les femmes, le métier attire en outre des candidats de tous horizons. Des femmes et des hommes diplômés de formations initiales le plus souvent généralistes(ingénieurs, écoles de commerce, assurance…). De plus, ces profils peuvent être en début ou des professionnels confirmés dans leurs carrières professionnelles. Avec 38 % des candidats, la formation la plus représentée cette année et qui gagne le plus de points par rapport au dernier baromètre (30 % en 2019) est la filière Commerce Gestion Économie. Viennent ensuite les filières ingénieur/scientifique/médecin (29 % contre 33 % en 2019), le Droit (13 % contre 15 %) et l’assurance (stable à 4 % entre 2019 et 2021).