C’est une première historique : pour la première fois en mars 2017, selon StatCounter qui mesure le trafic internet, un système d’exploitation a détrôné Windows de sa place de numéro 1. Android, le dérivé de Linux signé Google, avec 37,93% d’origine du trafic web, a dépassé d’une courte tête Windows de Microsoft, qui a affiché 37,91% du trafic.
Par ailleurs, le cumul d’Android et iOS - l’OS mobile d’Apple a réalisé 13,09% du trafic web - avec 51,2% du trafic internet, vient confirmer que le mobile est devenu le premier support de l’accès à internet.
On pourra objecter que le trafic internet n’est pas l’usage, et qu’il y a depuis 30 ans des milliards de postes de travail sous Windows qui sont présents partout. Certes, mais l’usage de l’internet est bien devenu une référence de premier plan. Et le PC ne fait plus le poids face aux smartphones et aux tablettes. Emportés par la Chine et les pays en développement.
App-économie
Autre signe de la montée en puissance du mobile et d’Android, qui désormais dépasse allègrement iOS, le marché des applications devrait atteindre, selon App Annie, 139 milliards de dollars en 2021, enregistrant une progression de plus de 33%.
Là encore, on pourra objecter que l’App Store iOS d’Apple, à lui seul, devrait enregistrer 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires (avec une forte marge pour Apple !), ce qui le rend plus rentable que l’écosystème Android composé du Play Store de Google et de multiples autres acteurs, dont Amazon. Certes, mais les chiffres sont bien là. Et le mouvement est en marche et ne s’arrêtera pas de sitôt.
Notons que les applications de jeux devraient générer la majorité des revenus du marché en 2021, tous OS confondus - en 2016, elles ont représenté 11% du temps passé, 39% des téléchargements, et 81% des dépenses des consommateurs sur les app stores. Regroupées au sein des dépenses relatives aux applications d’actualité, médias & divertissement, et rencontre, elles devraient atteindre 34 milliards de dollars en 2021 avec une croissance annuelle de 25%.
Microsoft s’en mêle
Alors que Microsoft semblait se concentrer sur sa plateforme Windows 10 Mobile, et que le Surface Phone joue les Arlésiennes, l’éditeur a fait sensation aux Etats-Unis en annonçant qu’il va commercialiser le smartphone Galaxy S8 de Samsung dans ses boutiques. De quoi entrainer la colère de certains de ses afficionados !
Microsoft ne fait pourtant que suivre le mouvement, et surtout confirmer sa stratégie d’ouverture et d’interopérabilité. Une stratégie qui repose principalement sur Office 365, qui aujourd’hui se décline sur quasi toutes les plateformes, et en particulier les plateformes mobiles.
Microsoft avait déjà coopté la plateforme de Google. L’éditeur perce lentement mais surement sur l’écosystème Android, et rendre le Samsung S8 plus ‘Microsofty’ n’est plus difficile aujourd’hui. Et puis, avec Office 365, OneDrive, Wunderlist, Swiftkey, Skype, Outlook, ou encore Cortana installés sur Android et téléchargeables à partir du Play Store, l’environnement de Google n’a plus de raison de pas être une plateforme Microsoft.
Acheter un smartphone Android dans une boutique Microsoft Store et le charger d’Office est finalement un geste qui trouve pleinement sa justification. Et qui prépare certainement un avenir où des équipements nativement Android viendront clairement concurrencer les équipements sous Windows. C’est déjà le cas avec le Chromebook, au succès mitigé en France mais très présent en Amérique du Nord. Ça l’est aussi avec le navigateur Chrome, la seconde marche de la conquête du PC Windows par Google après son moteur de recherche.
Même stratégie pour Microsoft et Google, ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier et conserver un pied dans celui de l’adversaire…
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