Selon une étude d’ISG, 68 % des professionnels estiment que la gestion des interruptions de la chaîne d'approvisionnement est une priorité essentielle. Mais beaucoup ne perçoivent pas encore la nécessité d'adapter leur feuille de route de transformation digitale.

La plupart des industriels de la région EMEA ont vu leurs activités considérablement affectées par la pandémie de la COVID-19. Ils continuent de travailler sur la gestion des perturbations provoquées sur la chaîne d'approvisionnement. C’est le principal enseignement de la dernière étude d’Information Services Group (ISG), cabinet de conseil et de recherche mondial spécialiste des technologies. 

Les directives en matière d'hygiène, les fermetures des commerces, des frontières et les exigences quant au travail à distance imposées pendant la crise ont eu un impact majeur sur les processus opérationnels de près de 90 % des acteurs de l’industrie interrogés par ISG cet automne.

Pour 68 % des répondants, la gestion des interruptions de la chaîne d'approvisionnement sera une priorité essentielle au cours des 18 prochains mois. Cependant, beaucoup ne savent pas encore comment ils adapteront leurs écosystèmes en réponse à la crise, que ce soit par des fusions et acquisitions, des consortiums industriels ou un retour à l'approvisionnement interne.

En outre, presque toutes les personnes interrogées s'attendent à ce que les besoins des consommateurs évoluent durablement en raison des effets de la pandémie. Ces changements surviennent alors que l'industrie automobile mondiale est simultanément aux prises avec des transitions majeures vers de nouveaux usages.

Certaines entreprises situées en zone EMEA ont entamé un processus de numérisation de leur chaîne d'approvisionnement, de l'engagement des clients et d'autres aspects des processus de fabrication. Mais l’étude révèle que les bouleversements provoqués par la pandémie ont accru le besoin et les perspectives de changement durable.

La crise montre à quel point les fabricants et les constructeurs automobiles sont vulnérables face à ce type de situation inédite, qui impose des limites à leurs activités et ce, à très grande échelle.

Bien que la COVID-19 ait rendu le besoin de transformation numérique plus urgent pour ces entreprises, elles connaissent des degrés de réussite variables et beaucoup ne savent pas trop comment procéder.

Selon cette enquête, près de la moitié des entreprises (45 %) déclarent être bien ou très bien préparées pour répondre aux nouveaux besoins des clients. Pourtant, 39 % déclarent que la résistance interne et la lenteur des processus de changement les empêchent d'atteindre cet objectif.

« Bien souvent, les professionnels restent prudents lorsqu’il s’agit d’évoquer les capacités des entreprises à améliorer la gestion de l'impact de la pandémie », déclare Hervé Ferrouillat, partenaire d’ISG au sein de  la pratique « Smart Manufacturing » d’ISG pour la région EMEA. « Seule une minorité de personnes ayant répondu à notre enquête ont décidé d’engager et de tenter une nouvelle approche ».

L'étude suggère trois recommandations pour mieux percevoir les besoins des constructeurs :

    • Développer une compréhension holistique du client,

    • Instaurer une collaboration inter-fonctionnelle entre les équipes commerciales, d’ingénierie et des Systèmes d’Information, 

    • Transformer les relations traditionnelles avec les fournisseurs clés en mode partenariat.

L’avènement de certaines technologies, comme les casques de réalité augmentée, pourrait aider les constructeurs à relever ces défis afin d’effectuer des réparations à distance et d’assurer des actes de maintenance prédictive. Cela permettrait de réduire les temps d'arrêt sur la chaîne de production et la présence physique sur site.

« Aujourd'hui, plus que jamais, les entreprises doivent percevoir et comprendre l’évolution des besoins de leurs clients et être capables d'y répondre rapidement », déclare Hervé Ferrouillat. « Apporter au client l’approche et les services adéquats exige une collaboration transversale entre tous les domaines de la chaîne de valeur et nécessite un nouveau modèle de fonctionnement d’une grande agilité ».