La promesse du RPA est d’automatiser les tâches répétitives effectuées par les collaborateurs pour abaisser les coûts de production et redéployer leurs compétences dans l’entreprise. Son intégration à la supply chain comporte plusieurs écueils, au-delà des effets positifs attendus.
Faire appel à des robots logiciels afin de réaliser la majorité du travail manuel au quotidiennes, tel est l’objectif de la RPA (Robotic Process Automation). Concrètement, il s’agit, notamment, de rédiger des réponses automatiques à des e-mail, d’intégrer automatiquement des données dans les factures, bons de commandes, entre plusieurs applications hétérogènes, etc. Appliqué à la supply chain, le RPA intervient dans toutes les phases des processus d’approvisionnement depuis la planification des opérations jusqu’au service client en passant par la gestion des commandes, factures, production et logistique. La RPA traite, entre autres, les données structurées utilisées dans la gestion des clients et fournisseurs, la saisie des commandes, la création des ordres de production, la gestion des stocks ou encore, la gestion des demandes et réclamations, au bout de la chaîne. Le cabinet conseil Wavestone et France Supply Chain montrent dans le livre blanc « Automatiser les taches informatiques de la supply chain» que l’utilisation de la RPA n’est pas plébiscitée dans les entreprises. Ainsi, en 2019 et en 2020, seuls 4% des répondants à une enquête de France Supply Chain affirment avoir déployé la RPA à grande échelle et noté que les performances répondaient à leurs attentes. C’est peu. La RPA n’est pas pertinente dans la chaine d’approvisionnement pour 29 % des entreprises. En 2020, 21% des répondants indiquent avoir mis en place un projet RPA mais ayant fait face à certains problèmes, ils se sont arrêtés en phase de POC (Proof of concept). Ces chiffres montrent que l’automatisation logicielle des processus n’a pas atteint la maturité.
De freins au déploiement de la RPA
La RPA permet d’éviter la mise en place de projets informatique coûteux en réalisant certaines tâches automatisées. Pour cela, les salariés peuvent créer des règles, avec peu ou pas de connaissances en codage. Les bénéfices peuvent être au rendez-vous si ces règles sont pertinentes. L’automatisation des processus peut aussi combler certains dysfonctionnements applicatifs. La RPA, qui s’interface avec différents logiciels (ERP et autres) et plateformes doit suivre le cycle de vie des applications, mise à jour ou remplacement des outils.
Côté sécurité, le déploiement d’une RPA constitue un nouveau vecteur d’attaque car elle accède aux données structurées des applicatifs de nombreux métiers tels que la comptabilité, la finance, la production, la logistique. Il faut donc soigneusement protéger les comptes d’utilisateurs, notamment, leurs privilèges, créer des mots de passe robustes, etc.
Pour être réellement efficace, une RPA doit s'appuyer sur une parfaite compréhension des processus métiers. Il n’est pas certain que tous les collaborateurs de l’entreprise disposent de cette connaissance, tant pour la supply chain que pour les autres métiers.