La nécessité d'innover dans la logistique est passée au premier plan des feuilles de route post-covid pour bon nombre d’entreprises. Elles vont augmenter leurs investissements dans l’innovation d’après une étude mondiale.

« L'innovation supply chain et logistique accélère mais il reste encore beaucoup à faire » : c’est le constat que tire Descartes Systems Group, spécialiste des solutions logicielles pour les acteurs de la logistique.

Son étude dédiée à l’innovation dans les secteurs de la production, de la logistique et du transport montre en effet que, depuis 2 ans, 59 % des entreprises interrogées accélèrent le rythme en termes d’innovation et que 65 % d’entre elles prévoient d’augmenter leurs investissements en ce sens. En parallèle, 87 % des répondants indiquent qu’il existe encore de nombreux freins internes à l’innovation.  

Du retard dans la digitalisation

Réalisée auprès de 1 000 décideurs supply chain et logistique basés dans 9 pays d’Europe, au Canada et aux États-Unis, son enquête apporte des éclairages sur l'importance de l'innovation et les leviers mis en place au sein des entreprises pour la soutenir.

Elle souligne aussi les différences de stratégies d’innovation selon les performances financières des entreprises et selon l’implication de leur équipe dirigeante.



« Ces dernières années ont montré qu’une supply chain efficace et bien pensée peut contribuer au succès ou à la désorganisation des entreprises. Dans ce contexte, la nécessité d'innover dans la logistique est passée au premier plan des feuilles de route post-covid pour bon nombre d’entreprises. Cette étude montre que, malgré une accélération notable dans l’innovation des process logistiques, de nombreuses entreprises ont encore beaucoup de chemin à parcourir, notamment dans la digitalisation de leurs opérations et dans l'utilisation de technologies avancées comme le machine learning » commente Fabien Petitjean, Senior Solutions Consultant chez Descartes.



En France, l’étude a permis d’interroger 150 décideurs de la logistique dans différents secteurs : transport (avion, camion, train), 3PL et production, distribution et vente au détail. Le rapport de Descartes confirme la volonté des entreprises hexagonales d’investir dans l’innovation pour principalement réduire leurs couts.

Les principaux domaines dans lesquels les entreprises françaises se digitalisent sont : la préparation de commandes (46 %), le développement de l'expérience client (44 %) et la gestion du transport (38 %).

Dans le détail pour la France, cette étude souligne que :
  • 67 % des entreprises interrogées ont accéléré leur rythme d’innovation ces deux dernières années
  • 65 % prévoient d’augmenter leurs dépenses IT pour développer l’innovation de leur supply chain dans les 2 ans à venir
  • 45 % estiment être « en avance sur la concurrence » ou « à la pointe du secteur » en termes d’innovation.
  • La moitié des top managers France estime que l'innovation dans la logistique est très importante
  • Enfin, 68 % ont une stratégie ESG (Environnement, Social et Gouvernance) définie, mais seulement 39 % ont un plan d'action et de financement en place.
Quels facteurs accélèrent (ou freinent) l’innovation ? C’est l’un des principaux objectifs de cette étude. Pour Descartes, si les dirigeants sont convaincus que l’innovation dans la supply chain et la logistique est importante, cela se reflétera dans les stratégies et les moyens engagés.  

L’importance de l’innovation

De même, les entreprises ayant de meilleures performances financières sont en mesure de consacrer plus de ressources à l’innovation et récoltent davantage les bénéfices des innovations déployées.

« Nous avons enfin pu estimer que la fidélisation des salariés est essentielle, car l’innovation logistique exige une expertise approfondie du domaine – or, la stabilité des équipes favorise le développement et la préservation d’un tel niveau d’expertise », lit-on dans ce rapport.

En comparant les réponses des trois domaines retenus (implication de la direction ; performances financières ; turn over), les résultats indiquent que l’importance de l’innovation, les performances économiques et le taux de rotation du personnel ont, en pratique, un impact significatif les uns sur les autres.



Un niveau d’importance plus élevé accordé par la direction à l’innovation dans la supply chain et la logistique va de pair avec de meilleures performances économiques et un taux de rotation plus faible du personnel.

Enfin, cette étude insiste sur le fait que la sécurité informatique et la cybersécurité représentent des facteurs forts d’innovation pour un peu plus d’un tiers des personnes interrogées (36 %).



Mais comme pour le lien entre performance et innovation, cette étude constate que l’attention portée à la cybersécurité en tant que catalyseur de l’innovation dans la supply chain a été plus forte pour les entreprises dont la direction accorde de l’importance à l’innovation (43 %), dans les entreprises qui sont plus performantes sur le plan économique (41 %) et dans celles qui connaissent un taux de rotation du personnel plus faible (44 %).

La sécurité informatique est un moteur moins puissant pour les entreprises dont la direction estime que l’innovation n’est pas importante (24 %), pour celles qui ont de moins bonnes performances financières (27 %) et qui connaissent un taux de rotation de leurs équipes plus élevé (26 %).