Selon l’observatoire  ETI-PME 2022, le profil prépondérant parmi les DAF (directeur administratif et financier) reste  celui qui structure la donnée collectée grâce à la numérisation de tout ou partie des processus  de l'entreprise. Près de 4 DAF sur 10, externalisent une partie de leurs fonctions (comptabilité, reporting, paye).

La direction financière demeure centrée sur son cœur de métier, la maitrise d’ouvrage des fonctions de la finance plutôt que d’être partie prenante de la stratégie de transformation numérique de l’entreprise. Les DAF Scientist, profils les plus numérisés et dotés d'outils de Business Intelligence (BI), ne représentent que 9 % des répondants. C’est ce qui ressort de la dernière publication de l'Observatoire de la digitalisation des ETI-PME, mis en place par RSM, réseau international de conseil, audit et expertise comptable et la DFCG (Association nationale des directeurs financiers et Contrôleurs de Gestion).

En dépit des nombreuses idées reçues sur la digitalisation des fonctions financières, les projets s'appuyant sur les technologies de l'Intelligence artificielle (IA) ou sur la robotisation (RPA) sont très peu inscrits à l'ordre du jour des ETI-PME pour 2021. Seuls 2% des projets concernent l'IA ou la RPA.

L’examen des principaux freins à la digitalisation met en évidence une conduite du changement lente, un manque de compétences et de temps. Cependant, la transformation numérique est en marche, seul 1 répondant sur 3 affirme ne pas avoir de plan de digitalisation formalisé.

Le temps disponible représente à ce jour l'un des principaux points bloquants dans l'implication des équipes. Autre point saillant de l’enquête, seulement 25 % des DAF interrogées ont reconnu être force de proposition et avoir un rôle clé dans la communication avec les autres directions (contre 40 % en 2021).

Les 3 chantiers prioritaires de la numérisation du métier des DAF

Trois tendances se dessinent d’après l’étude de l'Observatoire de la digitalisation des ETI-PME. D’une part, la RSE (responsabilité sociale et environnementale) et la DAF progressent à la fois conjointement et distinctement. Une entreprise sur deux prend en compte les impacts RSE dans sa stratégie de digitalisation mais 84 % des répondants n'envisagent pas recourir à des outils digitaux pour la mesure de leurs indicateurs RSE.

D’autre part, la facturation électronique apparaît comme un projet mature pour les 66 % des répondants qui l'ont déjà mise en place.

Enfin, la numérisation des fonctions financières et administratives n'a pas été un enjeu du plan de relance particulièrement envisagé parmi les 20 % des entreprises du panel interrogé puisque 88 % l'ont utilisé à d'autres fins (durabilité, développement des compétences internes ou relocalisation en France). Néanmoins 40 % ont affirmé qu'ils lui donneraient la priorité dans le cadre de nouvelles aides.

Ces constats font émerger l'idée qu'il est important aujourd'hui de communiquer sur les bénéfices de la digitalisation auprès des parties prenantes et de rassurer, tout en valorisant la culture projets comme la modernité des outils”, commente Amaury de la Bouillerie, associé en charge de l'activité conseil de RSM en France.