L’explosion du numérique et la priorité donnée aux clients placent la donnée au cœur des entreprises et de la transformation digitale. Mais le DAF capable d’accéder à la bonne information et de comprendre sa valeur immatérielle est encore rare dans les organisations.
Qui doit piloter l’entreprise digitale ? Le conseil d’administration et la direction générale assurément. Mais comme nous l’évoquons régulièrement, le décalage entre leur vision, leurs pratiques et leurs attentes, souvent passéistes et pilotées par des considérations plus personnelles, et la réalité des organisations qui avancent à grands pas vers le numérique, nécessitent de faire appel à des relais pour piloter la transformation digitale.
Le principal relais, à qui l’on prédit la mission de prendre la tête des entreprises modernes, c’est la finance et son DAF. Les guerres intestines auxquelles se livrent parfois la DSI, la DRH et le marketing pour piloter la transformation digitale n’y feront rien, le pouvoir appartient à ceux qui détiennent les cordons de la bourse.
Le DAF face à la valorisation de l'immatériel
C’est là que la réalité des entreprises vient modérer la vision de chacun, à commencer par celle du DAF. La valeur immatérielle a pris une place prépondérante dans le capital de l’entreprise, un phénomène accentué par le rôle central qu’occupe la donnée dans la transformation digitale. Se pose alors la question de la valorisation de l’actif immatériel de l’entreprise ?
Certes, mesurer l’image de marque ou le sentiment des clients n’est pas chose aisée. Mais elle est nécessaire. Or, seule une minorité de professionnels de la finance affirme disposer d’un accès aux bonnes données, celles qui permettent de mesurer les composants immatériels de l’entreprise. À l’exemple du sentiment des clients que 16 % seulement des DAF déclarent être en mesure de mesurer, donc de surveiller. Le même faible pourcentage, et probablement les mêmes individus, déclarent avoir accès aux données relatives à l’impact de l’image de marque de l’entreprise sur son activité.
Satisfaction et relations clients
Replacée dans le contexte de la transformation digitale, cette faiblesse peut se révéler problématique pour l‘entreprise. Rappelons à ce titre que la satisfaction des clients (75 %) et les relations avec les clients (62 %) sont considérées aujourd’hui comme les plus importants facteurs pour déterminer la valeur de l’entreprise.
Dans le même temps, la transformation digitale doit également être prise comme une opportunité pour accompagner le DAF dans sa mission. L’exploitation des données issues des systèmes ERP doit se cumuler avec l’association des données issues du CRM, l’ouverture de la finance dans le cloud, et l’émergence des capacités analytiques, en particulier dans les Big Data.
Saisir les opportunités
Mais le plus important provient probablement des opportunités offertes par le digital et l’innovation pour faire évoluer, voire adopter de nouveaux modèles économiques. Le DAF et la finance ont ici un double rôle essentiel à jouer : test et validation des modèles ; et relais entre le terrain, les métiers, et la direction générale.
Nous l‘affirmons régulièrement, la transformation digitale est transverse et touche tous les services de l’entreprise. Pour quelle soit efficace et apporte de la valeur, elle doit concerner et impliquer tous les métiers. C’est sans doute là que le DAF a un rôle stratégique et de consensus à jouer. Mais pour cela, il lui faut d’abord se concentrer sur les valeurs immatérielles de son organisation. Les outils et les démarches d’automatisation de la transformation digitale peuvent l’y aider. À lui de saisir la balle au bond !
Source des chiffres : Etude « The Digital Finance Imperative » par Chartered Global Management Accountant