Ils sont 29 nouveaux PDG à avoir pris la tête d’une des 250 plus grandes entreprises américaines, et ils partagent quatre traits en commun.
La capitalisation boursière des 29 entreprises qu’ils dirigent dépasse les 1 300 milliards de dollars ! Ils ont pris la tête d’une entreprise américaine du S&P 250. Ils ont en moyenne 54 ans, et ce sont tous des hommes, par opposition à 2014 où deux femmes — Mary Barra chez GM et Barbara Rentler chez Ross Stores — figuraient au tableau.
Peu importe qui ils sont, quand bien même nous connaissons leur entreprise, la plupart nous sont inconnus et le resteront. En revanche, nous nous intéressons à ce qu’ils ont en commun, en dehors de leur âge et de leur sexe. Pas tous, bien sûr, mais les éléments clés qui ressortent de leurs profils.
1Une formation scientifique
La majorité des nouveaux CEO ont suivi une formation scientifique supérieure :
- 17 - STEM (science, technology, engineeri, math)
- 4 — Management
- 3 — Économie
- 1 — Finance
2Un recrutement interne
À l‘exception de deux CEO, tous ont été recrutés au sein de l’organisation ou étaient membres du conseil d’administration.
Quatre d’entre eux ont fait tout leur parcours dans l’entreprise, recrutés dès la sortie de l’université, voire après avoir effectué un stage universitaire dans l’entreprise.
La majorité d’entre eux ont a minima une décennie de présence et d’expérience dans l’entreprise.
3Une succession après un départ à la retraite
Malgré les tempêtes qui secouent l’économie et la médiatisation des départs forcés par les marchés, les actionnaires et les échecs, la majorité des nouveaux CEO sont nommés pour remplacer leur prédécesseur qui prend sa retraite.
Motif de la succession du CEO :
- 22 — Départ à la retraite
- 2 — Déclin des performances de l‘entreprise
- 2 — Fusion/Acquisition
- 1 — Maladie
- 1 — Activisme des investisseurs
- 1 — Démission
La relève est donc très majoritairement planifiée et la transition ordonnée. Quant au délai moyen entre l’annonce du départ et la nomination du nouveau, il est de 2 mois, ce qui est très rapide et démontre bien que les remplacements de CEO sont anticipés et planifiés.
4Le changement dans la fonction
Le rôle du nouveau CEO change. On pourrait imaginer que la plupart d’entre eux viendraient de la finance, qui semble une origine logique pour assurer la transition, mais il n’en est rien. L’origine ‘métier’ des nouveaux CEO est donc diverse, bien que dominée par l’exercice de l’encadrement d’une BU (Business Unit) de l’entreprise.
- 12 — Direction d’une BU
- 4 — Opérations
- 3 — Merchandising
- 3 — CFO (finance)
- 3 — Board (conseil d’administration)
- 2 — CEO dans une autre entreprise
- 1 — Stratégie
- 1 — Direction régionale
5En conclusion
Les conseils d’administration sont réticents à donner les rênes de leurs entreprises à un étranger. Et ils accordent une prime à la stabilité et à la continuité. Si ce choix est logique, il vient heurter la nécessité du changement et de la transformation digitale qui s’imposent aujourd’hui. C’est donc un choix également ambigu, qui laisse planer des doutes quant à la volonté souvent affirmée des nouveaux patrons de rechercher de nouvelles perspectives et de nouvelles idées.
D’ailleurs, il est une chose qui ne trompe pas : à Wall Street, la bourse de New York, 10 des 29 entreprises ont été déclassées par les analystes après l’annonce de leur nouveau CEO, alors que neuf seulement ont profité d’une révision positive à destination des investisseurs !