Les ordinateurs quantiques sont en passe de devenir une réalité transformatrice. Les différents fabricants et les startups fourbissent leurs armes pour en faire des produits de consommation « courante ».
Exploiter le comportement unique des particules subatomiques en mettant à profit les lois de la physique quantique, puis les appliquer à l’informatique, tel est le but de l’informatique quantique. Les ordinateurs quantiques introduisent de nouveaux concepts dans les méthodes de programmation traditionnelles, en utilisant des comportements de physique quantique tels que la superposition, l’intrication et l’interférence quantique.
Ils permettent des avancées spectaculaires dans les calculs haute performance et promettent de nouvelles percées scientifiques et dans la recherche de nouvelles molécules pour sauver des vies, de méthodes d’apprentissage automatique pour diagnostiquer les maladies plus tôt, de matériaux pour fabriquer des appareils et des structures plus efficaces, de stratégies financières et d’algorithmes.
Encore loin des performances opérationnelles
Il n’est donc pas étonnant que la course à ce qu’on a appelé la suprématie quantique s’intensifie avec l’entrée en lice de plusieurs entreprises, comme l’exprime GlobalData dans un article. Les ordinateurs quantiques permettront un pas de géant pour résoudre certains problèmes qui dépassent les capacités des ordinateurs conventionnels. Cependant, le plus grand défi est que ces machines devraient être capables de manipuler plusieurs dizaines de qubits pour atteindre des performances de calcul opérationnelles à grande échelle.
C’est pourquoi une poignée d’entreprises se sont lancées dans la course pour augmenter la puissance des qubits et revendiquer la suprématie quantique, explique GlobalData. « Les Qubits peuvent permettre de créer des algorithmes pour l’accomplissement d’une tâche avec une complexité de calcul réduite qui ne peut être réalisée avec les bits traditionnels, affirme Kiran Raj, analyste principal des technologies de rupture chez GlobalData. Grâce à ces avantages, les ordinateurs quantiques peuvent résoudre certains des problèmes insolubles de la cybersécurité, de la recherche sur les médicaments, de la modélisation financière, de l’optimisation du trafic et des batteries, pour n’en citer que quelques-uns ».
Les initiatives se multiplient pour monétiser le calcul quantique
Une analyse du Disruptor Intelligence Center de GlobalData révèle que plusieurs entreprises se sont lancées dans la course à la monétisation de l’informatique quantique comme outil de travail quotidien. Le dernier ordinateur quantique d’IBM, accessible via le cloud, est équipé d’une puce Hummingbird de 65 qubits. Il s’agit d’une version avancée du System Q, son premier ordinateur quantique commercial lancé en 2019 qui possède 20 qubits. IBM prévoit de lancer un système de 1 000 qubits d’ici à la fin 2023.
Alphabet, la maison mère de Google, a construit un processeur Sycamore de 54 qubits et a démontré sa suprématie quantique en effectuant une tâche consistant à générer un nombre aléatoire en 200 secondes, ce qui, selon elle, prendrait au supercalculateur le plus avancé 10 000 ans pour terminer la tâche. La société a également dévoilé son tout dernier ordinateur quantique de 72 bits, Bristlecone.
Les startups sont de la partie aussi
De son côté, Aliyun, la filiale d’Alibaba spécialisée dans les services de cloud computing, et l’Académie chinoise des sciences ont lancé conjointement un service d’informatique quantique de 11 qubits, qui est accessible au public sur sa plateforme cloud. Alibaba est la deuxième entreprise à offrir ce service au public après IBM.
Les grandes entreprises technologiques ne sont pas les seules à avoir ciblé l’informatique quantique, des startups bien financées ont également mis au point du matériel, des algorithmes et des applications de sécurité. Parmi elles figurent Rigetti, Xanadu, 1Qbit, IonQ, ISARA, Q-CTRL et QxBranch.
Amazon, contrairement aux entreprises technologiques qui se font concurrence pour lancer des ordinateurs quantiques, met les produits quantiques d’autres entreprises à la disposition des utilisateurs via Braket. Elle prend actuellement en charge les services d’informatique quantique de D-Wave, IonQ et Rigetti.
Ils sont très coûteux à construire et il est difficile de maintenir l’état délicat de superposition et d’enchevêtrement des qubits. Malgré ces défis, les ordinateurs quantiques continueront à progresser dans le futur où les entreprises pourront les louer pour résoudre des problèmes quotidiens, comme elles le font actuellement pour les services de cloud. Il n’est pas surprenant que l’informatique quantique remplace un jour l’intelligence artificielle comme technologie principale pour aider les industries à résoudre des problèmes qu’elles n’auraient jamais tenté de résoudre auparavant.