D'ici 2022, 90 % des entreprises industrielles utiliseront l’Edge computing. Ce marché pourrait atteindre 7,23 milliards de dollars d'ici 2024. C’est ce qui ressort d’un rapport de Frost & Sullivan.

L’Edge computing est une architecture informatique distribuée ouverte qui présente une puissance de traitement décentralisée permettant le déploiement des technologies de l’informatique mobile et de l’internet des objets (IoT).

Au lieu d’être transmises à un datacenter, les données sont traitées par le device lui-même ou par un ordinateur ou serveur local, l'objectif étant de réduire la latence, d'assurer des réseaux et des opérations hautement efficaces, ainsi que la fourniture de services et une meilleure expérience utilisateur.

De là à séduire les entreprises, il n’y a qu’un pas que franchit Frost & Sullivan dans son rapport « 5G and Edge Computing Cloud Workloads Shifting to the Edge, Forecast to 2024 ».

Un taux de croissance de… 157,4 %

« Il y a eu trois grandes révolutions informatiques dans les applications industrielles (ordinateur central, serveur client et le cloud). Reprenant là où ces paradigmes se sont arrêtés, l’Edge computing s'impose comme une technologie de base pour les entreprises industrielles, avec ses temps de latence plus courts, sa sécurité robuste, sa collecte de données réactive et ses coûts réduits », s’enthousiasment les auteurs de ce rapport alors que d’autres études pointent du doigt différents obstacles.

Pour appuyer sa vision, Frost & Sullivan rappelle aussi que cette solution « est extrêmement pertinente dans un environnement industriel hyperconnecté, car sa nature agnostique permet son utilisation dans toute une série d'applications, notamment les équipements autonomes, le monitoring à distance, la robotique autonome, les véhicules autonomes, les usines intelligentes, la gestion des opérations des champs pétrolifères… »

Le marché du « Multi-access Edge computing » (MEC) en est encore à ses débuts, avec des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs de cloud computing qui mènent des essais reconnait le cabinet d’analystes.

Selon Frost & Sullivan, le MEC devrait connaître un taux de croissance annuel composé de 157,4 %, pour atteindre des recettes de 7,23 milliards de dollars d'ici 2024, contre 64,1 millions en 2019.

« Le lancement récent de la technologie 5G avec une latence beaucoup plus faible et une capacité plus élevée, associée au MEC, rapproche la puissance de calcul des clients, ce qui entraîne de nouvelles applications et expériences. Les opérateurs déploient désormais des data centers plus petits en bordure de réseau, plus proches des clients, ce qui optimise les performances des applications », lit-on dans ce rapport.

« À l'avenir, la 5G et le MEC sont une opportunité pour les opérateurs de télécommunications de lancer des offres innovantes et permettent également à un écosystème de s'épanouir dans le segment interentreprises (B2B) des fournisseurs de services de télécommunications utilisant la plate-forme », indique Renato Pasquini, directeur de recherche de Frost & Sullivan pour les technologies de l'information et de la communication.

Toutefois, les opérateurs de télécommunications ne peuvent pas mettre en œuvre et gérer tous seulsle MEC. Ils doivent établir des partenariats (avec des spécialistes en IA et en robotique) et un écosystème d'applications pour saisir cette opportunité de croissance.

C’est la raison pour laquelle les opérateurs s'associent à des fournisseurs de cloud computing tels que Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure, Google Cloud et IBM Cloud pour améliorer les performances des applications critiques existantes et permettre de nouvelles applications sur les réseaux sans fil.