Les entreprises et administrations publiques disposent d’une quantité considérable de données de toutes sortes qui leur permettraient d’accéder plus vite aux marchés ou de conquérir de nouveaux clients. Ou encore, d’améliorer et ajuster les réponses au public. Cela passe par une vraie gouvernance de la data.

Le récent rapport du Cigref (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises)  pose des jalons pour l’appropriation de la pléthore de données produites par les organisations de travail, publiques et privées. Il s’agit des datas issues des métiers et services mais aussi des systèmes IoT (objets connectés). Pour cela, il faut créer et mettre en place une gouvernance et une acculturation à la donnée. Cette stratégie se décline en quatre axes. D’une part, l’évaluation de la maturité de l’entreprise pour développer une appropriation des données par les collaborateurs.

Il faut ensuite définir des objectifs métiers précis. En troisième point, reste un important travail de sélection des données réellement utiles pour l’organisation.

Enfin, reste à bâtir l’architecture et mettre en place les briques techniques.

« Une fois la stratégie data définie, il faut l’implémenter au niveau des fondations techniques, de la gouvernance, de l’organisation et des processus » précise le rapport.

Les « data lake » sont des infrastructures coûteuses de stockage des données car elles sont centralisées, ce qui peut-être une limite.  Pour les  traiter de manière plus performante et au plus près de la source, certaines entreprises ou administrations publiques mettent en place une logique de réseau de données (data mesh).

Dans les administrations publiques, telle que la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse), les solutions de gestion de la data ne sont que des outils qui ne remplacent pas la présence de personnel pour répondre aux questions du public. Le basculement vers le tout numérique s’est sans doute effectué de manière trop rapide, excluant des pans entiers  d’administrés. En bref, il ne faut pas que la gouvernance de données et autres solutions technologiques compensent la baisse des budgets publics.

La stratégie data impose aux entreprises et administrations de se doter d’une gouvernance data dédiée pour répondre aux enjeux de connaissance des données, de la maîtrise de la qualité, de l’harmonisation des données de référence, de la conformité réglementaire, etc. La gouvernance des données doit s’harmoniser avec la stratégie des SI, de la stratégie des métiers et de la transformation digitale. Des éléments qui alourdissent la complexité des projets.

La mise en œuvre de la gouvernance doit définir précisément les rôles de chacun

Les entreprises et les administrations publiques qui travaillent sur la stratégie data doivent répartir les missions entre les collaborateurs et définir le rôle de chaque intervenant lors du déploiement des solutions. Une question importante par les entreprises qui mettent en place des méthodes agiles. Enfin, une fois la stratégie data implémentée, reste pour l’entreprise ou l’administration publique à suivre sa mise en œuvre et d’évaluer ses bénéfices. Il faut pour cela et de manière classique, recourir à des KPI (indicateurs et mesures) pour les groupes en charge de la gouvernance et de l’architecture data.

L’augmentation exponentielle du volume de données issues de capteurs et du SI, mais également, leur stockage, leur partage et leur traitement analytique ont des répercussions sur l’empreinte carbone de l’entreprise ou de l’administration publique. Un paramètre incontournable pour les grandes entreprises de plus de 500 employés ou générant un chiffre d'affaires de plus de 100 millions d'euros, qui doivent obligatoirement publier chaque année un rapport RSE. Ces mêmes données peuvent alors servir à informer les salariés et réduire l’empreinte carbone de l’ensemble des activités de l’organisation pour adopter une démarche environnementale responsable, au-delà du « Green washing » qui n’est qu’une démarche de communication.