Le discours est bien rôdé, la majorité des acteurs vous le diront, le cloud c’est moins cher ! Cette information appartient cependant au domaine des mythes du cloud computing. Voici pourquoi en 4 malentendus.
Il est évidemment attirant, pour le DSI comme pour son entreprise, de pouvoir automatiquement réduire ses coûts en migrant vers le cloud. C’est pourtant certainement le plus grand mythe du cloud. Rien n’est acquis, ni automatique. Et le buzz autour de cette idée, alimenté par les acteurs du cloud, mérite que l’on y regarde de plus près…
Le danger est clairement qu’une stratégie cloud mal anticipée (prévision) et contrôlée (planification) ne débouche sur des dépassement de coûts… c’est pourtant encore souvent le cas ! Les workloads existants doivent à ce titre être soigneusement étudiés, et les variables évaluées, avant d’être déplacés. Prévision et planification sont indispensables pour éviter que les coûts ne deviennent incontrôlables.
1Le cloud est moins cher
Une certaine confusion règne et alimente une incompréhension. « Le cloud est toujours moins cher » est le premier et probablement le plus fort mythe associé au cloud computing. L’argument est judicieux pour inviter ceux qui hésitent entre passer au cloud ou construire son cloud sur site à basculer dans le nuage.
En réalité, le coût réel varie selon les objectifs et les exigences. Lorsqu’il s’agit d’assurer le quotidien informatique de l’entreprise, le modèle est identique à celui de la location automobile : il ne nécessite pas d’investir immédiatement dans un véhicule et le coût est réparti sur une durée fixée. Mais à la fin de la période, le coût global se révèle plus élevé et l’utilisateur n’a plus de véhicule. Par contre, le service recherché a été rendu.
Il y a cependant de nombreux domaines dans lesquels le cloud se justifie pleinement, car il répond à des exigences. A l’exemple de l’accès à des compétences et des services, de la disponibilité et de la résilience, pour lesquels il peut se révéler judicieux de passer au cloud…
2Le calcul est le seul coût
Que regarde-t-on lorsque l’on reçoit une facture de cloud ? Les coûts du calcul, à savoir le coût horaire de fonctionnement d’un serveur, que l’on va bien évidemment comparer au coût d’achat et d’entretien d’un serveur physique.
Pas si vite ! La tarification et le coût ne sont pas la même chose. La différence tient entre le service d’un côté et les dépenses réelles de l’autre. Et là, c’est souvent le choc, car la puissance informatique n’est presque jamais le seul coût dans le cloud. Une solution est un agrégat de services utilisés dans le déploiement d’un cloud, avec des services complémentaires et/ou auxiliaires qu’il faut prendre en compte : adaptation, intégration, transfert, stockage, mise en réseau, surveillance, sauvegarde, etc. Chacun de ces service peut apporter son propre modèle de consommation, et au final cela coûte cher !
Regardez maintenant votre facture de cloud, et constatez comme elle est longue et combien l’accumulation des projets associés au nuage pourrait bien rapidement dépasser votre budget…
3La facture est facile à lire et à comprendre
Beaucoup de clients du cloud s’imaginent que sa consommation va se résumer par un seul chiffre, mensuel. Si on revient au mythe précédant, la facture de cloud consolide des services aux modèles de consommation différents. Dans ces conditions, les dépenses du cloud se révèlent difficiles à comprendre, et il est tout aussi difficile d’en décrypter le contenu.
Ce que l’on constate sur la majorité des projets de cloud, c’est un ralentissement de l’adoption du cloud après démarrage, rendu nécessaire à la fois par l’évolution rarement positive du total en bas de facture, et par la nécessité de comprendre ce que contient la facture et ses unités commerciales. Et comment les ressources dans le nuage sont consommées dans l’entreprise...
Pour éviter de continuer d’engager des dépenses mensuelles non budgétisées ni comprises, certaines entreprises affectent des talents internes ou des expertises externes au décryptage et à l’analyse des données facturées.
4Le coût et la valeur sont la même chose
Avez-vous déjà évalué le véritable retour sur investissement (ROI) d’un projet de cloud ? Ce calcul se révèle difficile. Et si l’on veut bénéficier de niveaux de service et de disponibilité, la comparaison avec une infrastructure physique devient souvent défavorable pour le cloud. Cela n’a rien de nouveau, c’est comme cela depuis les débuts du cloud.
Le coût et la valeur sont deux choses distinctes. Par exemple, les entreprises les plus engagées dans le cloud mesurent plus facilement la valeur commerciale du cloud que ses coûts. Un rappel au fait qu’une stratégie informatique, cloud, devrait reposer sur des objectifs commerciaux. Et donc que la stratégie est efficace si ces objectifs sont atteints. Et non pas si les coûts sont réduits !
Au final, la réduction des coûts se mesurera pas sous la forme d’une réduction des dépenses, mais par rapport à l’augmentation des revenus et de la productivité. Et ça, ça change tout... Jusqu’aux calculs de ROI !
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