Seule une organisation sur quatre serait en mesure de prouver que le retour sur investissement est positif dans le domaine commercial. Alors que la plupart des entreprises dépassent leurs prévisions de budget de cloud public et privé, la feuille de route commerciale ne correspond pas toujours aux objectifs de la DSI.

Selon une étude d’IDC mentionnée dans IT SOCIAL, une des difficultés majeures difficulté à exploiter le cloud à des fins commerciales était un manque d’harmonisation entre les divisions commerciales et la DSI. L’enquête d’HFS Research, en partenariat avec IBM, portant sur 510 cadres supérieurs travaillant pour les 2000 plus grandes entreprises mondiales, enfonce le clou et confirme leurs réserves sur leur principal fournisseur de services de cloud. D’après cette étude, un quart des personnes interrogées affirment que leur organisation aurait résilié un contrat avec un hyperscaler au cours des 12 derniers mois. Un chiffre qui interroge fortement sur les responsabilités partagées même s’il faut le confronter à d’autres enquêtes sur ce sujet.

Pour 60 % des entreprises du panel, la migration vers le cloud fait, sans surprises, partie des trois principaux investissements essentiels dans les entreprises. Seules 3 % d'entre elles ne considèrent pas le cloud comme un investissement essentiel. Mais il ne suffit pas d’y placer des données et des charges de travail pour récolter automatiquement les bénéfices attendus. Ainsi, l’étude d’HFS Research mentionne que seule une entreprise sur quatre peut démontrer un retour sur investissement concret sur les avantages commerciaux de la transformation vers le cloud.

Le coût et le verrouillage par les fournisseurs, deux préoccupations essentielles

A plusieurs reprises notre média a pointé le dérapage des coûts du cloud. Il s’agit, notamment, de modes de facturation peu clairs, de la difficile gestion budgétaire du multicloud ou plus spécifiquement, du coût de portabilité des licences ERP et autres applications.

Selon IDC, moins d'un tiers des migrations vers le cloud respectent les contraintes budgétaires et de délais prévus. Seulement un quart des entreprises obtiennent un retour sur investissement démontrable en matière de transformation numérique.

Certes, la DSI est toujours une partie prenante essentielle mais la migration vers le cloud est entièrement financée par des parties prenantes hors DSI pour 70 % des entreprises qui en tirent parti correctement. Plus de 30 % de ces dernières, appelées "business cloud masters" par IBM et HFS Research, ont rédigé et communiqué une feuille de route partagée par l'ensemble de l'organisation, contre 15 % des autres entreprises.

Les « business cloud masters » maîtrisent les principes de l'architecture cloud, notamment la conteneurisation, les microservices, la fiabilité des sites, l'infrastructure, les applications et la bonne gouvernance des données. Parallèlement, ils établissent et appliquent les critères commerciaux du cloud tels la cartographie des produits et services qui apportent de la valeur, un modèle opérationnel basé sur une collaboration fructueuse entre les équipes, une culture cloud-native ou encore, l'apprentissage et la montée en compétences des équipes.

La conclusion est un leitmotiv récurrent qui s’adresse à toutes les entreprises, à savoir la nécessité d’une collaboration fructueuse entre les équipes commerciales et la DSI, sous l’égide d’une direction générale consciente des enjeux.