Paiement à l’usage, adaptation aux besoins ponctuels, réduction du budget d’investissement IT, etc., les avantages du stockage en ligne ne sont plus à démontrer. Mais le revers de la médaille est sans appel : coûts cachés et gestion complexifiée par le recours au multicloud.

Avec l’inflation qui a fait s’envoler le montant des factures, la promesse d’économies a plutôt un goût amer. Non que le modèle du cloud soit remis en question. Il réduit les investissements des organisations et permet une réactivité et une résilience auxquelles le stockage on-premise ne répond pas correctement, notamment pour la sauvegarde, le PRA (Plan de Reprise d’Activité) et l'archivage.

Une étude Wasabi montre que la décision de confier ses données à un prestataire externe est essentiellement la réduction des investissements structurels (Capex) pour 40 % des organisations. Cependant, la même enquête indique que les répondants sont préoccupés par l’augmentation du prix du stockage (37 %).

Une étude de Virtana portant sur l’année 2022, nous enseigne qu’en moyenne, les entreprises ont placé 57 % de leur stockage dans le cloud mais conservent 43 % des données en local. Les mêmes remarques que dans l’enquête de Wasabi sur la hausse des coûts y sont présentes. Ainsi, 94 % des entreprises interrogées déclarent que les coûts de stockage sur le cloud augmentent et 54 % indiquent que ce type de dépenses augmente plus rapidement que celui des autres services.

« Beaucoup d’entreprises sont encore persuadées que le fait de confier leurs données à un fournisseur de service cloud revient à se décharger de la plupart des responsabilités liées à ces données. C’est pourtant rarement le cas» déclare Daniel de Prezzo, Directeur de Technology Southern Europe chez Veritas Technologies.

En particulier, il faut bien noter que les fonctions de protection, de récupération, et plus généralement de sécurité face aux cyberattaques et leurs conséquences, restent de la responsabilité de l’entreprise.

Hiérarchiser les priorités des catégories de données à stocker

La DSI doit arbitrer entre les capacités de stockage, les performances et les coûts. L’offre S3 de l’hyperscaler AWS, leader des prestataires de cloud, ne comprend pas moins de
7 niveaux de services. Difficile de déterminer quel type de données va leur être affectés. Il faut, notamment, éviter de placer des fichiers peu utilisés sur une offre de stockage trop couteuse. Autre point à surveiller, les dépenses dues au Shadow IT, à savoir les usages hors contrôle qui ne sont pas négligeables

Pour les grandes entreprises, la maitrise des coûts passe par une gestion FinOps efficace qui examine attentivement les contrats et factures. Il s’agit d’une approche d’optimisation des coûts du cloud, et notamment ceux du stockage en ligne qui consiste a bien comprendre le mode de facturation souvent complexe. Il faut, entre autres, identifier les ressources non utilisées, anticiper des frais de sortie imprévus ou encore les frais de suppression des données. Le FinOps est une solution financièrement moins accessible pour les PME et ETI mais une réflexion préalable à l’optimisation du stockage sur le cloud peut faire significativement baisser le montant des factures.