La plupart des entreprises européennes sont passées du stockage en local au cloud public. Elles anticipent des besoins en hausse à court terme. Cependant, la promesse de réduction des coûts se heurte à des factures qui grimpent sensiblement.

En 2022, 87 % des entreprises de la région EMEA (Europe-Moyen-Orient-Afrique) ont migré le stockage de données sur site vers les prestataires de cloud public et 83 % d’entre elles s'attendent à ce que leur besoin de stockage augmente en 2023. Ce sont les chiffres présentés par une étude Wasabi, fournisseur de solutions cloud. Pour rappel, la décision de confier ses données à un prestataire externe est essentiellement la réduction des investissements structurels (Capex) pour 40% des organisations et la possibilité de bâtir une architecture IT plus résiliente pour 43%. Le souhait de faire évoluer ses ressources informatiques est formulé par 38 % des répondants à l’étude.

Pour la France, la première des raisons à muter vers le cloud public est l’accès à un espace de stockage au niveau mondial (44 %). Une exception parmi les pays du panel interrogé.

Concernant les exigences réglementaires, le respect de la réglementation européenne RGPD sur la protection des données personnelles est de loin le premier choix des organisations britanniques. Une surprise, quand on sait que le Royaume-Uni a opté pour le Brexit. Pour la France et l'Allemagne, le respect des normes ISO figure en tête de leurs exigences.

Sur l’enjeu primordial de la sécurité des données, 40 % des entreprises françaises sont préoccupées par le manque d'expérience et de formations sur les plateformes de cloud computing.  

Des coûts de cloud public qui explosent

Factures peu explicites, consommation de ressources imprévues, couts réseaux importants, ce sont les raisons principales qui questionnent la direction financière des entreprises.

Le difficile contrôle des coûts est accru par le recours au multicloud qui se répand. D’après l’étude Wasabi, 52 % des entreprises déclarent avoir dépassé leur budget de stockage dans le cloud public initialement fixé au cours de l'année écoulée.

En moyenne, les entreprises interrogées déclarent que 48 % de leurs factures liées aux dépenses cloud sont allouées aux frais et 51 % à la capacité de stockage.

Il est instructif de se pencher sur l’analyse précise du dépassement du budget cloud public par les entreprises. D’abord, une utilisation du stockage supérieure à ce qui a été convenu pour 39% des répondants.

Ensuite, des frais d'exploitation de données plus élevés que prévu (37%), un chiffre suivi par le nombre d’applications supplémentaires migrées vers le cloud (37%).

A cela s’ajoutent l’augmentation du prix du stockage (37%), des frais de récupération des données plus importants (35%), les appels d'API (31%), des frais de sortie imprévus (26%) ou encore les frais de suppression des données (26%) plus élevés.

« Dans le contexte économique actuel, la gestion du budget alloué au stockage constitue un enjeu majeur pour les entreprises et un axe d’amélioration pour les fournisseurs de stockage en 2023. » explique Andrew Smith, Senior Manager, Strategy and Market Intelligence de Wasabi Technologies.

Face à ces enjeux budgétaires, les entreprises peuvent tourner vers le FinOps, c'est-à-dire l’approche d’optimisation des coûts du cloud qui consiste, notamment, à éliminer les ressources non utilisées. Une solution qui n’est pas indolore sur le budget global du SI.