Economies sur le budget Capex, élasticité des capacités de stockage, performances, réponse aux exigences de conformité, le cloud et sa déclinaison le multicloud étaient à l’origine parés de toutes les vertus. Mais les limitations liées à sa complexité sont à considérer sérieusement.

Dans une tribune publiée en 2021 par Okta, Frederico Hakamine aujourd’hui responsable technique de ngrok, rappellait tous les bénéfices d’une architecture multicloud. D’abord la diversification des sources qui permet d’échapper au verrouillage des ressources par un seul prestataire ainsi que la possibilité d’utiliser les solutions les plus performantes. Ensuite, la conformité avec les règlements RGPD, DMA, DSA et autres qui exigent que les données des clients soient stockées avec toutes les garanties légales.

Côté applications, le multicloud, les organisations peuvent créer une infrastructure à haut débit en réduisant le coût de l'intégration des solutions cloud à leur SI. Avec plusieurs fournisseurs de cloud, les entreprises peuvent améliorer le temps de réponse. Le tout, en fonction de la localisation des clients.

Concernant le stockage de données sur le cloud, nous avons publié un article sur une étude indiquant que les entreprises ont placé 57 % de leur stockage dans le cloud mais conservent 43 % des données en local, preuve que le stockage à distance n’est pas une panacée. L’IA, le machine learning (ML) et l’analyse imposent d’arbitrer entre les méthodes de stockage par modes bloc, fichier et objet pour l’accès à de très grandes quantités de données. Les silos n’ont pas disparu mais se sont simplement déportés vers le cloud.

Autre avantage, le multicloud apporte une meilleure résilience car les pannes peuvent survenir à tout moment chez un prestataire unique de cloud. Une stratégie multicloud bien pensée apporte une meilleure sécurité.

De nombreuses limitations: augmentation des coûts, expertise spécifique, sécurité et confidentialité des données 

Le déploiement d’un nombre croissant d'applications confiées à plusieurs fournisseurs de services peut entraîner une augmentation des dépenses si les dépenses ne sont pas anticipées et les factures ne sont pas bien analysées et comprises. C’est le rôle du FinOps, une fonction que peuvent budgéter les grandes entreprises mais plus difficilement pour les PME et les ETI.

La sécurité des environnements répartis sur plusieurs fournisseurs ne peut être assurée par les outils de sécurité basés sur le périmètre. Dans ce cas, il faut passer aussi par la gestion robuste des identités pour accéder à n'importe quelle application ou n'importe quel service dans une architecture fédérée. Cela suppose des compétences spécifiques. Les méthodes traditionnelles d’identification avec mots de passe ne sont pas adaptées à la gestion de plusieurs environnements, avec des travailleurs à distance et leurs multiples applications.

D’autre part, il existe des problèmes de sécurité liés au legacy (informatique héritée) pour les organisations qui migrent vers le cloud. L’intégration de l’écosystème cloud à leur environnement IT existant pose un vrai défi.