Une étude de Couchbase, menée auprès de 600 décideurs IT à travers le monde (dont 100 en France), révèle une augmentation de 29 % des coûts liés au passage vers le cloud en France. Les fautifs : le verrouillage fournisseur (vendor lock-in), le manque de visibilité sur les coûts et les dépenses liées au cloud, et la rigidité des outils de gestion.

L’inflation des coûts du cloud est un problème bien identifié par les entreprises clientes, bien avant que l’inflation générale des prix n’obère le budget des entreprises et des ménages. Il semble bien que la promesse du cloud de réduire drastiquement les coûts ne soit qu’une accroche, car, à l’usage, elle s’est avérée fausse et, dans beaucoup de cas, une contrevérité tant les coûts peuvent s’envoler.

De fait, le contrôle des coûts est devenu une préoccupation majeure pour les entreprises, à tel point que le Cigref dénonçait, début 2023, l’inflation des coûts du logiciel dont sont victimes les entreprises françaises. L’association s’indignait alors des hausses des coûts de logiciels que subissent les entreprises, une hausse qui a atteint 20 % début 2023. L’association des DSI des grandes entreprises et administrations françaises dénonçait alors une inflation qu’elle jugeait injustifiée et dont le seul but est d’augmenter les marges des géants de l’édition.  

Le verrouillage fournisseur en accusation, entre autres

Selon une étude mondiale de Couchbase, réalisée auprès de 600 décideurs en technologie de l’information, dont 100 en France, les débours ne sont pas près de baisser. Le fournisseur de plateforme de base de données d’entreprise révèle que le coût du cloud pour les entreprises françaises a augmenté de 29 % en 2022. Les principaux facteurs contribuant à cette hausse sont le verrouillage fournisseur (vendor lock-in), le manque de visibilité sur les coûts et les dépenses liées au cloud, et la rigidité des outils de gestion.

Le tout pendant une période trouble durant laquelle, en raison de la conjoncture économique, 55 % des entreprises françaises ont dû réévaluer leur répartition budgétaire entre dépenses en capital (CapEx) et dépenses d’exploitation (OpEx). Alors que certaines organisations font face à de nombreux défis concernant l’architecture sur site, notamment la formation des employés et la gestion des coûts d’infrastructure, 50 % des entreprises françaises transfèrent leurs dépenses de CapExvers OpEx, avec une moyenne de 25 % de leurs dépenses en CapEx qui évoluent. De plus, d’ici 2026, elles prévoient que 31 % de leurs dépenses IT totales seront dans le cloud public, et elles ont déjà atteint près d’un tiers (31 %) de cet objectif.  

Réduire ou mieux contrôler les dépenses par tous les moyens

Par ailleurs, la majorité des entreprises interrogées pensent qu’une migration supplémentaire vers le cloud est inévitable, même si en France, 38 % des répondants ont indiqué chercher activement des moyens de réduire ou de mieux contrôler les dépenses de cloud. En 2022, les entreprises françaises ont dépensé en moyenne26,75 millions d’euros en services cloud, l’inflation des coûts engendrant un dépassement budgétaire d’environ 5,8 millions d’euros.

« Le cloud est un composant essentiel de la pile technologique moderne, offrant aux entreprises l’évolutivité, la fiabilité et l’agilité dont elles ont besoin, rappelle Rahul Pradhan, vice-président produit et stratégie chez Couchbase. Plus que jamais, les fournisseurs de services doivent offrir des solutions hautement sécurisées et évolutives, avec des options de déploiement flexibles qui offrent le bon rapport qualité-prix pour les entreprises. Cette approche donne aux clients de l’agilité et un contrôle sur leurs choix de cloud, les aidant à maximiser l’utilisation de leurs ressources et à se concentrer sur la croissance et l’accélération de leur activité. »  

Le rôle de l’IT évolue

Les résultats de l’étude montrent également que le cloud modifie le rôle de l’IT dans l’entreprise et favorise l’adoption de technologies autonomes et de Low-code/No-code. Les décideurs IT français interrogés considèrent que l’informatique prend un rôle plus consultatif, soutenant d’autres départements pour prendre des décisions IT éclairées tout en minimisant les risques.

« Cela ne signifie pas que l’IT abandonnera sa responsabilité », affirme le rapport, car seuls 15 % des organisations utilisent le cloud pour stimuler l’innovation et les nouveaux services sans l’intervention de l’IT. Cependant, selon Couchbase, « cela signifie que les compétences requises par les équipes IT évolueront : elles devront être complétées par des compétences interpersonnelles, managériales et pédagogiques pour former le personnel de l’entreprise ».