Quand Larry Ellison fait du Larry Ellison, et qu’Oracle mise aujourd’hui sur le Cloud, il change de cible et s’attaque à Amazon AWS.

C’est Microsoft qui doit respirer. Longtemps la bête noire du fondateur d’Oracle, qui ne manquait jamais de tacler parfois durement et indument la firme de Redmond pour faire l’apologie de ses bases de données, celui-ci a changé de cible lors de la conférence Oracle OpenWorld et s’est attaqué à AWS, le cloud d’Amazon.

Larry Ellison est un habitué de l’estocade virulente, et ses saillies lors de ses interventions figurent au folklore de l’informatique. Elles sont toujours très attendues, et s’il est aujourd’hui retiré de la direction du groupe qu’il a créé (sur lequel il continue de toute évidence de garder la main), il n’a pas manqué à l’appel lors de la conférence mondiale d’Oracle.

Après Microsoft... Amazon

Microsoft a longtemps été sa cible privilégiée. Mais elle change au rythme des changements de la stratégie d’Oracle. Désormais centrée sur le Cloud Computing - à en devenir une obsession ! -, c’est donc presque naturellement que Larry Ellison s’en est pris à AWS.

« Maintenant, je sais que ce qu'on appelle Amazon Elastic Cloud, il n’est tout simplement pas élastique ! », a-t-il lancé à la cantonade lors de la keynote d’OpenWorld. « En d'autres termes, la base de données d'Amazon, Redshift, ne peut pas augmenter automatiquement le nombre de processeurs pour exécuter une plus grande charge de travail, puis libérer ces processeurs. Il ne peut juste pas le faire ! ».

Cloud et élasticité

L’élasticité, c’est l’un des avantages du cloud. Dans une infrastructure classique, le compute comme le stockage des données sont surdimensionnés afin de supporter les hausses de charges. Avec le cloud, c’est le fournisseur de l’architecture dans le nuage qui supporte les pics de charges, comme les réductions d’ailleurs, pour une facturation à la consommation.

Dans la cas d’AWS, Larry Ellison s’est attaqué à la base de données Amazon Redshift, l’accusant donc de ne pas être élastique. Il a même affirmé qu’un redimensionnement de la base AWS devait passer par un arrêt du système et le lancement d’une nouvelle instance.

Amazon n’a pas tardé à répondre à l’attaque de Larry Ellison. « Avec Redshift, les clients peuvent redimensionner leurs grappes chaque fois qu'ils veulent ou peuvent faire évoluer le compute séparément du stockage en utilisant Redshift Spectrum sur leurs données dans Amazon Simple Storage Service, et payer par requête uniquement pour les requêtes qu'ils dirigent ».

La riposte

Bon, ce n’est pas tant la réponse technique apportée par AWS qui a retenu notre attention que l’échange polémique, de l'attaque d'Ellison à la riposte d’Amazon. Les saillies de Larry Ellison sont connues et réputées, alors Amazon a riposté sur le même ton : « La plupart des gens savent déjà que cela sonne comme Larry faisant du Larry. Aucun fait, des réclamations sauvages, et beaucoup de fanfaronnades ! ».

Dont acte, la suite au prochain épisode, nul doute que Larry en garde sous le pied…