Les dépenses en services d’infrastructure de cloud au troisième trimestre 2020 ont continué à bénéficier des retombées de la pandémie de Covid-19. Les plus gros bénéficiaires de cette croissance sont les quatre premiers fournisseurs mondiaux qui s’adjugent 64 % de parts de marché et attirent 40 % de la croissance.

La santé insolente des fournisseurs de cloud, dans une période où des secteurs entiers de l’économie sont en souffrance, démontre la dépendance des entreprises par rapport aux outils numériques pour organiser la continuité de leur activité et, au-delà, la résilience future. Selon les données de Canalys, au troisième trimestre 2020 le marché mondial du cloud a grimpé de 33 % pour atteindre 36,5 milliards de dollars, soit 2 milliards de plus qu’au trimestre précédent.

Cette augmentation confirme une tendance qui avait déjà cours avant l’irruption de la pandémie. Au premier trimestre 2020, le marché s’était accru de 34 %, puis de 31 % au second trimestre 2020. Comparés à ceux de l’année précédente, les chiffres sont légèrement en baisse : en 2019 la progression moyenne du marché était de 37,4 %.

Une croissance qui devrait persister à l’avenir

Cette croissance soutenue malgré la crise est globalement due à la consommation de services basés sur le cloud pour la collaboration en ligne et les outils de travail à distance, le commerce électronique, l’apprentissage à distance et la diffusion de contenu, selon Canalys. Et le cabinet de mettre le léger recul sur le compte d’un ralentissement des grands projets, voire de l’ajournement de certains projets au profit de l’achat de matériels et de logiciels pour équiper les télétravailleurs.

Cette tendance devrait se poursuivre, car, estime le cabinet de conseil, la dépendance aux outils et services basés sur le cloud est restée élevée dans tous les secteurs de l’économie, y compris les gouvernements, les entreprises et les consommateurs, car les mesures de distanciation sociale ont persisté. « Le retour de mesures de confinement plus strictes dans certaines régions au cours des prochains mois signifie que le cloud restera vital pour le maintien des activités des entreprises, le travail et l’apprentissage à distance, ainsi que l’engagement des clients », souligne le cabinet de conseil.

La prime de croissance va aux plus gros

Sur ce marché, les quatre premiers fournisseurs (les GAMA : Google Cloud, AWS, Microsoft Azure et Ali Baba) sont les plus gros bénéficiaires de la croissance : ils représentent 40 % de la croissance et revendiquent une part de marché collective de 64 %. AWS occupe toujours la première place au troisième trimestre 2020 et poursuit sa rapide expansion. La part des dépenses totales qu’il a captée au Q3 2020 augmente à 32 %, soit 2,6 milliards de dollars US de plus au troisième trimestre par rapport à la même période l’année dernière. Dans l’ensemble, AWS a généré plus de revenus que les trois autres principaux fournisseurs de services de cloud réunis.

Pour sa part Microsoft a connu une forte augmentation de son activité Azure, entamant son nouvel exercice fiscal avec une croissance annuelle de 48 % pour atteindre une part de marché de 19 %. Cette part est passée de 17 % au troisième trimestre 2019. Elle a fait état d’une augmentation des contrats à long terme, ce qui souligne l’engagement croissant de ses plus gros clients qui migrent des charges de travail critiques vers Azure.

De son côté Google Cloud se maintient, notamment autour de ses six secteurs d’activité ciblés. Son activité en tant qu’entreprise s’est accélérée, car elle se concentre sur l’augmentation de l’implication des canaux dans les transactions ainsi que sur l’habilitation des partenaires. Google Cloud a conservé sa position de troisième fournisseur de services cloud avec une part de marché de 7 %. Mais il est talonné par Alibaba Cloud, qui a continué à dominer le marché chinois, où le cloud computing est un élément clé des plans de développement du gouvernement. Alibaba Cloud est également le leader global dans la région Asie-Pacifique. Le géant chinois représente 6 % du marché mondial.